Zoom, l’entreprise dont le monde entier a appris le nom pendant le confinement, demande à ses salariés de revenir travailler au bureau
Début août, la plateforme de visioconférence Zoom, dont la croissance a explosé au début de la pandémie avec la généralisation du télétravail, a annoncé qu’elle rappelait ses employés au bureau.
Fin d’une période dorée
Une décision paradoxale pour l’entreprise dont le logiciel a rendu le travail à distance si commode pour des millions de personnes. Seulement voilà, le virtuel ne remplace pas l’humain, même chez Zoom, dont le comité d’entreprise a affirmé « qu’une approche hybride encadrée » permettrait d’assurer un meilleur fonctionnement pour l’entreprise. Désormais, seuls les employés vivant à 80km de leur bureau pourront travailler à distance à plein temps : les autres devront se rendre au bureau au moins deux fois par semaine.
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La période dorée de 2020-2022 est désormais loin derrière nous et Zoom l’a bien senti. Alors qu’en octobre 2020, son action en bourse était montée à 500 dollars, elle n’est plus qu’à 66 dollars aujourd’hui. D’où la baisse des effectifs. En février 2023, l’entreprise a annoncé le licenciement de 15% de ses 8 000 employés et la réduction des salaires pour ses employés les mieux rémunérés.
Mauvais pli
Après deux années de travail à distance dans beaucoup d’entreprises, les effets négatifs de cette pratique ont été bien démontrés : baisse d’efficacité, difficultés à suivre et à coordonner le travail, moindre sociabilité… Mais les habitudes prises depuis trois ans ne disparaîtront pas, à en croire le PDG de Zoom, Eric Yuan. Lors d’un conference call avec des investisseurs au mois de mai, il affirmait que « laisser les employés travailler où bon leur semble est devenu une mode. Il est difficile de les forcer à revenir au bureau. » En France, bien que le télétravail ne représente que 0,6 jour par semaine, contre 1,5 jour aux États-Unis ou outre-Manche, nombre d’employeurs souhaitent désormais le réduire encore. On nous disait qu’après le Covid, tout serait différent. Pas tant que ça, finalement.