Parmi les multiples raisons qui ont empêché Eric Zemmour de parvenir au second tour de la présidentielle, il en est une que l’on n’a pas beaucoup analysée: la peur.
Depuis dimanche soir, on a déjà abondamment développé les raisons qui ont freiné, puis inversé la courbe de la progression d’Eric Zemmour, aboutissant au résultat que l’on sait.
Parmi celles-ci, son tropisme supposément pro-Poutine, une inclination qu’on lui a très fortement reprochée, alors que, bizarrement, Marine Le Pen se sortait facilement de ce même piège, épargnée qu’elle fut par les journalistes. Sans doute le candidat n’a-t-il pas pris suffisamment de hauteur assez vite dans cette affaire, en balayant d’un revers de main la version médiatique, et en replaçant la question dans son contexte géopolitique, un contexte où la lecture du conflit, un affrontement russo-américain sur le sol ukrainien, et non une simple agression de l’Ukraine par son voisin, aurait pourtant pu être expliquée, et comprise facilement.
Un candidat qui n’a pas réussi à prendre une dimension gaullienne
De même, il a sans doute raté, au Trocadéro, l’occasion d’un grand discours « gaullien », précisément centré sur cette question, qui préoccupait tout le monde, en refaisant un « discours de Phnom Penh » (1966), et en expliquant qu’il n’y avait « pas de solution militaire, mais seulement une solution politique » au conflit ukrainien, comme De Gaulle l’avait expliqué à l’époque à propos du Vietnam. A un moment très troublé, il y aurait pris beaucoup de hauteur. Au lieu de cela, il a fait le choix de rester très terre à terre, même si très
