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Zafon : Des ombres et du vent


Zafon : Des ombres et du vent
Carlos Ruiz Zafón, le plus mauvais écrivain espagnol depuis Cervantès ?
Carlos Ruiz Zafón, le plus mauvais écrivain espagnol depuis Cervantès ?
Carlos Ruiz Zafón, le plus mauvais écrivain espagnol depuis Cervantès ?

Parmi les « poids lourds de la rentrée littéraire », pour reprendre l’une des cent navrantes métaphores routières et routinières qui, mêlées à leurs cent-dix-huit métaphores sportives, constitue la langue mort-née de nos amis les journalistes, s’il y a un putain de camion, c’est Zafon. Son Jeu de l’ange mérite d’être signalé aux êtres sensibles comme un colossal semi-remorque entièrement rempli de matières fécales et auquel il convient d’échapper coûte que coûte.

Zafon populaire ? Et comment ! En publiant L’ombre du vent en 2001, vendu à onze millions d’exemplaires, ce marchand de courants d’air pour grandes surfaces est non seulement devenu « l’Espagnol le plus lu depuis Cervantès », mais aussi le plus mauvais écrivain espagnol depuis Cervantès. Autant en rapporte le vent…

Je dois à la récente critique du Point l’éreintant désagrément de connaître désormais l’existence de Carlos Ruiz Zafon. Zafon la caisse, apprend-on dans l’article, aurait touché 1,4 million d’euros de la part de son éditeur Robert Zafon – pardon, Laffont – pour les seuls droits français de son nouveau roman. Autant dire que la kilotonne de merde est en forte hausse.

Mais la perle de l’article demeure la stupéfiante citation de Zafon de pension extraite de son site Internet anglais : « I am in the business of storytelling. » Je serrerais bien plus volontiers la main d’un serial-killer pédophile que celle d’un homme capable d’une telle proclamation. C’est avec un sursaut de surprise que j’ai constaté que Christophe Ono-Dit-Bio traduit cette phrase par : « Mon boulot, c’est de raconter des histoires », alors qu’elle signifie à l’évidence en bon français : « Je suis dans le business du storytelling. » Ce diamant d’abjection mérite d’être préservé dans toute sa pureté. Zafon, c’est le néant du storytelling industriel désinhibé se contemplant dans son miroir en bavant d’autosatisfaction. Zafon, c’est la fin de l’Histoire et la fin des histoires. Le plus grand ennemi de Cervantès. Je m’abstiendrai de dire un seul mot sur le contenu de ses romans, puisque ce n’est rien.

Pour finir, Le Point livre cet étincelant développement de la pensée en phase terminale de notre Zafon fou : « Le business marche comme ça, et ceux qui ne le comprennent pas ne survivront pas. La terre est de plus en plus peuplée, et le marché culturel saturé de produits. Seuls quelques-uns émergent. Pour les publier, il faut savoir prendre les plus grands risques. Après, je ne force personne : on joue, ou on ne joue pas. »

Zafon, c’est l’heure où Don Quichotte renonce en pleurant à combattre ses chers moulins, parce qu’ils se sont transformés en éoliennes mutantes.

La recension est agrémentée d’une photographie de ce sinistre porcin prêt à éclater d’infatuation, affublé d’une casquette « dragon » et de lunettes de star américaine. J’apprends enfin que Zafon, qui s’est exilé à Los Angeles et non à Marseille comme l’y invitait son patronyme, s’est en outre illustré par son courageux combat contre le franquisme – mais uniquement celui qu’il prête généreusement à l’actuel milieu culturel espagnol qui refuse frileusement les évidences de l’ultralibéralisme ou du darwinisme littéraire dont il veut être le champion toutes catégories.

Dans ses deux romans, Zafon évoque son fameux « cimetière des livres oubliés ». Nous ne doutons aucunement que l’humanité aura la joie et le soulagement d’y retrouver très prochainement ses œuvres complètes. Puisque la vanité, contrairement à la littérature, Zafon comme neige au soleil…

Le jeu de l'ange

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