Accueil Édition Abonné Avril 2019 A Yale, on chasse le « garçon blanc »

A Yale, on chasse le « garçon blanc »

Une militante "black et queer" veut l'empêcher de nuire


A Yale, on chasse le « garçon blanc »
©Carolyn Kaster/AP/SIPA / AP22251518_000015

Dans la prestigieuse université américaine de Yale, une militante « black et queer » a lancé une chasse très particulière: une traque de l’ « homme blanc ».


Isis Davis-Marks est étudiante et chroniqueuse pour le très respectable journal universitaire Yale Daily News. Elle se définit volontiers comme « black et queer » et écrit à longueur de colonnes qu’elle ne se sent plus en sécurité au pays de Trump. Dans l’un de ses derniers articles, intitulé « Le mal est banal », elle nomme précisément l’ennemi : ce « garçon blanc » étudiant à Yale, au « sourire saccharine » (sic) si caractéristique, qui sera un jour cet homme blanc à succès qu’il est destiné à devenir.

Le grand requin blanc

Mais ce sourire de dominant, Isis Davis-Marks sait comment le faire cesser une bonne fois pour toutes. Sans retenue, la jeune chroniqueuse enjoint chacune et chacun à une vigilance de tous les instants vis-à-vis du « garçon blanc » : qu’il ait le malheur de se montrer, un soir d’ivresse, un peu trop insistant à l’endroit de l’une de ses camarades, qu’il se risque à la moindre remarque ironique sur le physique, le genre ou la couleur de peau d’un autre, qu’il ose déroger à toute autre norme que celle imposée par le progressisme racialiste outre-Atlantique et ses détracteurs vigilants n’auront qu’à enregistrer puis diffuser en temps utile les preuves de ses agissements, pour que des années plus tard, il soit empêché de devenir l’ « homme blanc » qu’il aurait dû être.

« Je te regarde, garçon blanc »

Isis Davis-Marks en veut intimement au juge Kavanaugh – que le président Trump a nommé à la Cour suprême. Ce magistrat est certes accusé d’agression sexuelle pour des faits supposément commis il y a trente-cinq ans, mais le FBI et la justice l’ont blanchi (sans jeu de mots…). Sa réussite de dominant est insupportable à Davis-Marks, laquelle aurait voulu employer tous les moyens, même légaux, pour l’empêcher.

« Je te regarde, garçon blanc. Et cette fois, je prendrai la photo », écrit la jeune femme. Souriez, vous êtes menacés !

Avril 2019 – Causeur #67

Article extrait du Magazine Causeur




Article précédent Derrière la défense des animaux, le marché de la viande artificielle
Article suivant Long comme un jour sans Marielle…
Docteur en philosophie de l’École normale supérieure, professeur chargé de cours à l’ESSEC et conférencier. Il a dirigé en 2022 l’ouvrage collectif Malaise dans la langue française et a publié Le statistiquement correct aux Éditions du Cerf en septembre 2023.

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération