Bien sûr, nous ne sommes pas totalement ignares. Juste un peu. Si nous avons fait nos classes à l’école laïque, nous n’en avons pas, pour autant, perdu notre latin : que les gardiens du temple syntaxique se rassurent donc ! Si nous avons substitué le Vox populo (ablatif) au Vox populi (génitif), ce n’est pas sans raison. Mais en désespoir de cause.
Que demande le peuple ? Du pain, des jeux ? Que lui dire ? Non, trop facile ! On ne peut se résoudre à être démocrate – et à l’être, pour aggraver notre cas, sincèrement – en évacuant comme une question nulle et non avenue celle du du populisme. Personne, dans l’histoire histoire humaine ne l’a jamais fait : la démocratie se joue toujours au risque de la démagogie et du populisme. Elle n’ignore jamais, comme nous le rappelle Marcel Gauchet dans ce numéro, les enfants qu’elle-même procrée.[access capability= »lire_inedits »]
Certes, l’actualité immédiate nous sert comme sur un plateau une Europe dont le ventre serait encore fécond qui accoucha de la Bête. Enfin, un truc comme ça, un peu brechtien, très lugubre, mais qui fait peur.
A charge, la « une » de Newsweek dont les éditorialistes français ont fait, ces dernières semaines, leurs choux gras, puisqu’elle présentait Nicolas Sarkozy comme le parangon de la droite dure européenne. Une vague populiste gagnerait l’Europe ? Rien n’est moins sûr : les scores de l’extrême droite européenne sont, sensiblement, les mêmes depuis plus de vingt-cinq ans. à moins, bien sûr, que l’on nous parle d’un populisme sans frontière, qui gagnerait en ce moment droite et gauche. Causeur pose les questions.[/access]
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !