Aux yeux d’un libéral réformateur, les réformes du programme de Fillon sont les plus radicales et les plus prometteuses. Sur le papier.
Les réformes de Juppé sont un peu moins « hard », mais elles sont d’autant plus faisables sans casse.
Le programme et la personne du centre-droit Juppé présentent l’avantage de ne pas reconstituer l’opposition manichéenne entre la droite et la gauche, opposition qui bloque les réformes, et cela en dépit du large accord existant sur ces réformes entre les responsables de la gauche de gouvernement et ceux de la droite et du centre.
La question prioritaire qui se pose dimanche prochain est de savoir lequel des deux postulants défendra le mieux l’avenir de la France et de l’Europe face à la tentation du repli national, défendu par Marine Le Pen et quelques autres.
Le vrai débat est là.
Ce repli rendrait la France et les autres pays d’Europe impuissants face à tous les mastodontes du monde multipolaire, en particulier face à Poutine et à Bachar el-Assad, vu le retrait possible de l’allié et protecteur américain.
Sur ce plan, Fillon sera le moins battant. Est-ce en raison ou en dépit de sa morale catholique, je l’ignore. Mais toujours est-il qu’il donne son absolution à Poutine et Assad pendant que ces deux-là commettent leurs abominations.
Je voterai donc une deuxième fois Juppé.
En espérant que le vainqueur du second tour passera un compromis sur son programme avec le vaincu, et même avec les bonnes idées avancées par les autres candidats.
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