Pâques étant résolument aux tisons, on ne saurait trop conseiller aux heureux bénéficiaires de vacances de printemps de meubler leurs journées pluvieuses par quelques lectures bien choisies. Après avoir soigneusement évité toute la production éditoriale relative à l’élection présidentielle, aussi gonflante que la campagne en « live », il n’est pas interdit de se distraire avec un roman léger, sans prétention excessive et délicieusement parisianisme intitulé Le cerveau de Voltaire écrit par Frank Nouchi et publié chez Flammarion. Un polar médico-littéraire fondé sur l’existence – réelle – de reliques du châtelain de Ferney conservées à la Bibliothèque Nationale (le cœur) et la Comédie Française (le cerveau).
Un Maigret juif pied-noir se voit confier l’enquête sur le vol, à l’Institut Pasteur, du cerveau de l’auteur de Zadig par un médecin fou soupçonné de vouloir cloner le défunt philosophe. Journaliste au Monde et fin connaisseur de la faune littéraire et éditoriale de Montparnasse et Saint-Germain-des-Prés, l’auteur tricote une intrigue astucieuse et presque crédible. Comme il est un peu casanier, le décor se limite à son environnement immédiat, à peu près trois hectares autour du jardin du Luxembourg et deux ou trois bistrots, comme l’incontournable Select et le très branché Marigny.
C’est parfaitement bobo, délicieusement snob, et non dénué d’un certain humour qu’on pourrait qualifier de sépharade.
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !