Un comique sans expérience politique probante et un agent secret aux manettes du pouvoir russe depuis deux décennies, forcément, ça ne fait pas bon ménage.
L’histoire de cette guerre, c’est un peu lui qui l’écrit. Avec les moyens que l’ère moderne lui offre. Tantôt en se baladant dans les rues de Kiev affreusement vides, tantôt dans son palais présidentiel plongé dans la pénombre, il se filme, il parle à sa population, le visage marqué par la fatigue, avec la caméra embarquée sur son téléphone portable. Il est un chef d’Etat devenu le symbole planétaire du courage et de la résistance, face à un mal auquel la civilisation judéo-chrétienne se croyait désormais à l’abri, la guerre. Sa détermination est telle qu’on le compare à Churchill. Et pour certains, l’analogie est encore trop faible.
Un comique contre un espion
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était jadis l’acteur et le producteur le plus populaire dans son pays. L’humour a longtemps été son arme principale. Depuis ses années de lycée, se servir de son visage, de son regard et de sa voix est son quotidien. Avant lui, un autre comique a défié l’homme qui avait déclenché une guerre en Europe, Charlie Chaplin. Celui du « Dictateur ». Vladimir Poutine n’est certes pas Hitler – l’invasion brutale par la Russie d’un pays-voisin, si proche historiquement et géographiquement, n’a rien à voir avec le drame que l’humanité a connu il y a 80 ans – mais dans cette guerre, comme dans
