Accueil Culture Aviation civile: apprendre à piloter en 1h31

Aviation civile: apprendre à piloter en 1h31

« Vol à haut risque » (Flight Risk), de Mel Gibson, en salles mercredi 22 janvier


Aviation civile: apprendre à piloter en 1h31
Mark Wahlberg dans "Vol à haut risque" de Mel Gibson © Metropolitan

Envoyez-vous en l’air avec Mark Wahlberg et Michelle Dockery dans le nouveau film de Mel Gibson !


Si vous n’y connaissez rien, c’est l’occasion ou jamais. Embarquez au-dessus des montagnes de l’Alaska, direction Seattle, à bord d’un coucou à hélices, très largement vitré, idéal pour admirer le paysage – ce qu’on appelle un « avion de brousse ». A l’atterrissage, vous saurez piloter. C’est en tout cas ce stage intensif que suit avec succès Madolyn Harris (Michelle Dockery dans le rôle : cf. la série Downtown Abbey 1 et 2, sur Netflix – en attendant le 3). Profession : US Marshals, comme on dit aux States. La voilà chargée d’escorter un certain Winston (Topher Grace), dûment menotté, et même ligoté à son siège, donc. À l’arrivée, le délinquant repenti est censé témoigner contre un mafieux. Dès le décollage, Winston, véritable moulin à paroles, a les chocottes. Le pilote, Daryl Booth (Mark Wahlberg), inquiète ses deux passagers par sa désinvolture brouillonne : la radio de bord ne fonctionne qu’à éclipses, les turbulences secouent l’habitacle, et l’aéronef antédiluvien semble avoir changé de cap. Bref, l’expérience aidant, Madolyn ne tarde pas (et nous avec) à piger qu’elle s’est fait piéger : sous sa moumoute de chauve (qu’il perd dès le premier affrontement avec l’agente en civil) Daryl dissimulait une physionomie de monstre sans scrupule, tueur à gages psychotique qui ne lâche pas l’affaire. En plein vol, une violence sauvage s’empare bientôt de cet équipage décidément mal assorti.

Flanquée de ces deux zigues incontrôlables, Madolyn, à son corps défendant, devra prendre les commandes du coucou pour remplir sa mission… et sauver sa peau. Manipuler le manche à balai, se repérer dans les compteurs du tableau de bord, actionner quand il faut le bouton « pilotage automatique » : il lui faut tout apprendre en accéléré. Aura-t-elle le dessus ? Ô spectateur scotché à ton fauteuil durant quatre-vingt-onze minutes, il te faudra attendre l’atterrissage (forcément acrobatique) de l’appareil pour en avoir le cœur net.

A lire aussi, Thomas Morales: Méfiez-vous des filles riches!

En même temps, et c’est ce qui fait le sel de ce huis-clos en altitude au-dessus des pics enneigés, la croisière mouvementée à l’extrême se ramifie, en arrière-plan, d’un réseau d’intrigues sous-jacentes : au fil des liaisons radio que l’apprentie-pilote parvient à établir avec le sol s’y révèlent, superposés à l’action dans un suspense au second degré : les passifs de sa carrière professionnelle qui font pour elle de cette mission un enjeu capital ; les complots et autres traîtrises ourdis au sein de la hiérarchie corrompue du FBI ; la véritable personnalité de son prisonnier, dont l’état de santé ne s’arrange pas…

Divertissement troussé sur la base d’un scénario signé Jared Rosenberg qui sait ménager bonds et rebondissements, Flight Risk, comme toujours produit et réalisé par le richissime senior Mel Gibson (cf. Braveheart, La Passion du Christ, Tu ne tueras point…) réussit le challenge de confiner l’action intégralement, d’un bout à l’autre, dans la carlingue d’un Cessna 208 B dit « Gran Caravan ».

Pour votre information, le Cessna 208 B est un modèle de fabrication américaine qui date des années 1980. Il vole à une vitesse de 350km/h environ, et n’a pas besoin d’une longue piste, ni pour prendre les airs, ni pour le freinage. Il monte à 7000m d’altitude maximum. Il existe en version à roues, à skis ou hydravion. Normalement, c’est un petit avion très sûr. Attachez vos ceintures. Bon vol !        


Vol à haut risque (Flight Risk). Film de Mel Gibson. Avec Mark Wahlberg, Michelle Dockery, Topher Grace. Etats-Unis, couleur, 1h31

En salles le 22 janvier 2025




Article précédent Le retour de Trump, vers un monde encore plus instable ou plus en paix?
Article suivant Le brevet pour les nuls

RÉAGISSEZ À CET ARTICLE

Pour laisser un commentaire sur un article, nous vous invitons à créer un compte Disqus ci-dessous (bouton S'identifier) ou à vous connecter avec votre compte existant.
Une tenue correcte est exigée. Soyez courtois et évitez le hors sujet.
Notre charte de modération