Habitué aux joutes médiatiques, hier comme dirigeant communiste, aujourd’hui comme chroniqueur politique, Olivier a des tripes et du cœur quand il s’agit de défendre ses idées. « J’aime qu’on me contredise ! », pourrait être sa devise.
Voici venue la grande contrition. Ils demandent tous à être pardonnés.
Dans son dernier livre, Quelques mois dans ma vie, qui n’est malheureusement pas un roman, Michel Houellebecq présente ses « excuses à tous les musulmans » qui ont pu être offensés par un texte « idiot » – « c’est-à-dire, j’en ai bien peur, à peu près tous les musulmans ». Pour lui, finalement, « le problème n’est pas l’islam, c’est la délinquance ».
Pour le dixième anniversaire du « mariage pour tous » (merci Mme Taubira), les anciens inquisiteurs, au Parlement ou dans la rue, nous disent qu’ils ont évolué. La rage de 2013 a laissé place à des propos doucereux. Pas pour tous, ils ont leurs insoumis. Mais qui, aujourd’hui ou demain, reviendrait sur ce droit ?
Quel est le prochain épisode de ce grand renoncement ? Valeurs actuelles envisagerait une couverture avec Edwy Plenel pour rendre hommage au travail d’investigation de Mediapart au cours des quinze dernières années (merci à eux). Causeur ferait sensation avec un entretien croisé Adèle Haenel/Greta Thunberg.
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Diablerie ! Dans le bocage vendéen, ce nouveau fumet venu de Paris n’est pas apprécié. Les troupes se forment pour partir à l’assaut. Tout n’est pas perdu. À l’Assemblée, les élus du Rassemblement national ne se sont pas levés pour s’associer à l’hommage au maire de Saint-Brévin. Les Républicains ont pris la main sur le prochain texte « immigration ». Ayant pris la mesure d’un véritable danger politique pour lui, le président Macron a dégoupillé une grenade avec un mot, un seul : « décivilisation ».
Boum ? Même pas. Les maux qui existent exigent une action publique forte et non une surenchère sémantique qui nourrit un climat détestable, dans une société de plus en plus fracturée par le séparatisme social et culturel, des frustrations toujours plus grandes, de la colère et de la haine. Alors discutons sérieusement et agissons pour un plan d’action permettant de réduire la consommation des drogues, notamment cannabis et cocaïne, qui connaît une progression affolante. On pourra continuer à parler de la santé publique, de l’hécatombe routière, des trafics et de l’économie parallèle, de la vie rendue impossible pour les habitants des quartiers populaires, rien ne changera sans de nouvelles réponses. Parlons de l’état de la psychiatrie en France. Presque vingt ans après le drame à l’hôpital psychiatrique de Pau, rien n’a été réglé[1]. Tout s’est aggravé. Parlons du rôle essentiel des 500 000 élus locaux, sentinelles de notre République, trop souvent abandonnés par l’État. Je viens ici de reprendre les trois sujets à partir desquels Emmanuel Macron a parlé de « décivilisation ». Lui qui, depuis 2017 à la tête du pays et, avant, de la commission Attali au ministère de l’Économie en passant par le secrétariat général de l’Élysée, n’a cessé d’attaquer les services publics et les politiques publiques, dont celles qui soignent et qui protègent. Quel est son bilan ?
Il devrait présenter des excuses.
[1] En décembre 2004, un jeune homme de 21 ans tuait sauvagement une infirmière et une aide-soignante dans l’hôpital où il avait été interné à trois reprises pour schizophrénie.