Dans un beau livre illustré, l’historien Jean-Pierre Rioux nous raconte comment la défense de nos clochers est devenue, au fil du XXᵉ siècle, un enjeu majeur de la politique patrimoniale française. Vive nos clochers – Avec Barrès, Hugo, Proust et les autres (Editions Bleu Autour, 2024)
Il était là. Au milieu de la paroisse, du village, de la cité, tellement visible, tellement surplombant, tellement sonnant que plus personne ne faisait attention à sa présence séculaire.
Notre décor mental
Il faisait partie de notre décor mental, de notre biotope culturel, de nos racines culturelles, que l’on soit pratiquant ou pas, il était à la fois le témoin de notre histoire communale et la permanence d’une France ancrée dans le catholicisme. Et puis, par lassitude, par abandon, presque involontairement, face à l’explosion des coûts d’entretien et à une déchristianisation lente de nos campagnes, nous n’avons pas su le retenir, le choyer, lui dire combien il était cet ami fidèle, ce gardien de troupeau bienveillant. Ce phare qui éclairait nos plaines inertes plusieurs kilomètres à la ronde était
