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Violences et immigration: du Royaume Uni à la France

Devons-nous renoncer à une partie de notre état de droit?


Violences et immigration: du Royaume Uni à la France
Manifestation antifasciste à Liverpool, le 10 août 2024. Andy Von Pip/ZUMA Press Wire/Shu/SIPA

Y a-t-il un lien entre immigration et criminalité? Les événements outre-Manche semblent indiquer qu’il est impossible d’avoir un débat apaisé sur cette question. En France aussi, les gouvernements successifs ont préféré tirer un voile sur ce sujet, au risque d’affaiblir l’ordre publique et l’état de droit. Tribune de Charles Rojzman.


Au Royaume Uni, à la suite de manifestations qualifiées de racistes par le gouvernement travailliste, ont eu lieu d’autres manifestations antiracistes où le drapeau palestinien était bien en vue, en l’absence du drapeau national. Mais que se passe-t-il en France ? Des policiers lynchés, des commissariats attaqués, des écoles saccagées, une centaine d’agressions à l’arme blanche, couteaux, haches ou machettes, par jour, un trafic de drogue omniprésent… Il devient de plus en plus impossible de nier la relation entre, d’un côté, la criminalité et la violence de rue et, de l’autre, l’immigration ou plutôt une partie importante de la jeunesse principalement masculine dont les ascendants sont venus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne et qui vit dans des quartiers abandonnés aux caïds de la drogue et des islamistes.

Comment expliquer la violence et la délinquance de beaucoup de ces jeunes, génération après génération, reconnue aujourd’hui, même si pour des raisons idéologiques certains s’insurgent contre cette affirmation et l’attribuent à l’extrême-droite? Par ailleurs, les gouvernements successifs craignent un embrasement des banlieues comparable en plus grand à celui de 2005 en raison de la disponibilité d’armes de guerre.

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Certains parlent déjà ouvertement d’un djihad islamiste à bas bruit contre les infidèles que sont les représentants de l’Etat : policiers, pompiers, professionnels de l’éducation et du travail social, personnels des mairies…

Sans nier absolument cette interprétation pessimiste et qui nous préparerait des affrontements plus graves dans le futur, je voudrais y ajouter une analyse élaborée à partir de mes nombreuses expériences dans presque tous ces quartiers d’habitat social qui ont vu fuir progressivement tous ceux qui ne pouvaient plus supporter les violences et les incivilités quotidiennes et qui avaient l’obligation ou simplement les moyens de partir.

En réalité, nous assistons là à un choc frontal entre deux civilisations. Une civilisation de de la honte, de l’honneur et du clan favorisant cette brutalité masculine qui s’exprime naturellement par de la colère, de la susceptibilité, de la jalousie, par la tentation du pillage et du harcèlement et qui dans les pays du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne est domptée par la force extrême et brutale des autorités. Et une civilisation de la repentance, de l’amour obligé de l’autre, de la bienveillance, du droit qui protège le criminel parfois davantage que sa victime. Comme le disent les policiers, dans leurs propres termes, ils sont « des boxeurs avec des mains liées dans le dos ».

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Pour éviter une escalade dans la violence, devrons-nous renoncer à une partie de notre état de droit qui fit notre fierté dans le passé? Les agissements de ces jeunes hommes, mineurs et majeurs, qui attaquent des commissariats au mortier, lynchent des policiers, rendent la vie des riverains impossible et dangereuse, jour et nuit, sont à l’origine d’innombrables rixes et importunent les femmes et les personnes âgées dans la rue et les transports urbains. Cette jeunesse devra-t-elle alors être matée par la force brutale, armée le plus souvent, comme elle le serait en Algérie, au Maroc, et même aux Etats-Unis et en Russie ?

Les morts et les blessés qui résulteraient, au début en tout cas, de telles interventions seraient-elles supportables pour des gouvernements qui pensent avoir d’autres chats, économiques en particulier, à fouetter et qui préfèrent mettre cette question de l’insécurité sous le tapis en espérant peut-être un miracle économique aujourd’hui illusoire qui verraient ces jeunes turbulents se ranger tous sous la bannière du néo-libéralisme et de la société de consommation ? Avec le risque – déjà avéré dans plusieurs villes – d’une véritable prise du pouvoir politique local par les mafias et les islamistes?



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Essayiste et fondateur d'une approche et d'une école de psychologie politique clinique, " la Thérapie sociale", exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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