Le docteur Maurice Berger traite à la fois les jeunes bourreaux et les victimes de violence gratuite. Pour ce pédopsychiatre, l’ensauvagement des enfants est dû à plusieurs facteurs – cadre familial défaillant, culture clanique, sentiment d’impunité – qui inhibent l’émergence de l’individu.
De nombreux commentateurs de la vie française s’accordent à constater l’ensauvagement de notre société. La regrettée Thérèse Delpech avait publié en 2005 un ouvrage décisif sur ce thème pour éclairer la faiblesse des sociétés occidentales face à leurs adversaires, faiblesse qui trouve sa racine dans la déroute intellectuelle et morale. Elle y analysait déjà « le cycle de cruauté gratuite » dans lequel nous sommes plongés depuis le début du xxie siècle. Déplorer l’ensauvagement comme le font certains politiques ou polémistes n’a de sens que si on s’interroge sur ses causes, ses formes, ses visages et surtout les moyens d’en interrompre le cours fatal.
L’école en première ligne
En qualité d’enseignante, j’ai maintes fois raconté combien l’état catastrophique de notre école publique révélait l’ensauvagement continu de la France, l’un des facteurs en étant la déculturation de masse encouragée par les pédagogistes. Mon discours s’est heurté au mur du déni de la médiacratie, aux insultes des boutiquiers de l’antiracisme, au mépris d’une certaine classe intellectuelle envers la petite prof de collège que je suis fière d’avoir été. Puis tous ces « sachants » se sont
