Accueil Édition Abonné Violée à 12 ans parce que Juive et pour venger la Palestine : la triste moisson de la haine antisémite

Violée à 12 ans parce que Juive et pour venger la Palestine : la triste moisson de la haine antisémite

Un viol pour venger la Palestine.


Violée à 12 ans parce que Juive et pour venger la Palestine : la triste moisson de la haine antisémite
Pancarte tenue lors de la manifestation contre l'antisémitisme, place de la République, Paris, le 19 février 2019. LEWIS JOLY/SIPA

Qui aurait pu croire que les méthodes utilisées par le Hamas le 7 octobre finiraient par être pratiquées en France – et par des jeunes de 12 et de 13 ans? Dans cette banalisation effroyable de l’antisémitisme, l’islamise a bien entendu sa part de responsabilité, mais aussi la gauche française. Tribune de Céline Pina.


La moisson de la haine anti-juive semée au nom de la Palestine continue à être abondante. Le crime contre l’humanité commis le 7 octobre en Israël avait déjà abouti à ce que les agressions commises contre les Juifs se multiplient, au lieu de déclencher une vague de solidarité. Mais curieusement, si on connait les victimes comme les raisons de ces agressions (antisémitisme culturel arabo-musulman excité par l’importation en France du conflit israélo-palestinien), l’origine et les motivations des agresseurs, elles, sont dissimulées. Il faut dire que le discours extrêmement violent de LFI sur le conflit à Gaza a des effets délétères très inquiétants sur notre sol. On vient d’en avoir l’illustration d’une façon particulièrement choquante : une enfant de 12 ans a été violée sauvagement par 3 garçons de son âge à Courbevoie. Les raisons invoquées de ce qui apparait comme une sorte d’expédition punitive ? La victime était juive et il faut venger la Palestine.

Le rôle de LFI dans l’explosion de l’antisémitisme

Difficile de croire qu’à 12 ans, ce genre de stupidités politiques a germé naturellement dans le cerveau de ces jeunes. Difficile de ne pas interroger la violence des discours entendus dans le milieu familial, le quartier, mais aussi la logorrhée anti-juive déversée devant les universités, sur les grands médias, difficile de ne pas interroger la starification de Rima Hassan, dont les discours incendiaires activent la violence antisémite. Difficile de ne pas repenser aux horreurs déversées à longueur de meetings par les ténors de LFI sur Israël et les « Sionistes », façon pratique de qualifier les Juifs et de dire toutes les horreurs possibles sans avoir à en répondre devant la loi. Dimension antisémite dans le choix de la victime, référence à la Palestine pour justifier les horreurs commises, les jeunes agresseurs mis en cause à Courbevoie feraient de bons combattants du Hamas. Ils en maitrisent les codes de communication en tout cas. Mais silence ! il faut évacuer au plus vite la dimension politique de l’usage du viol dans ce cadre, comme sa dimension religieuse.

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Dans cette campagne électorale où les pires mensonges peuvent être déversées sur le RN, l’accusant de ne pas se soucier de la cause des femmes ou d’être un danger pour les homosexuels (ce qui équivaudrait à sacrifier un nombre conséquent de leurs propres cadres au passage), la gauche, elle, n’a à répondre d’aucune de ses forfaitures : il ne faudrait pas désespérer Billancourt en lui montrant à quel point celle-ci se moque des difficultés sociales des travailleurs et se consacre uniquement à faire avancer l’agenda des islamistes. Or ce qui est arrivé à cette enfant de 12 ans témoigne de la pénétration des représentations islamistes dans la tête de gamins qui ont grandi en France et ont été scolarisés à l’école de la République. La gauche LFI et ses alliés, en qualifiant de « résistants » des tortionnaires, ont rendu leurs actes légitimes. Les horreurs du 7 octobre ont donc été reçues acceptables et justifiables dans le cadre d’un combat contre un soi-disant colonialisme et contre le racisme que supporteraient les Palestiniens (accusation d’apartheid et de génocide). Or ces accusations justifient toutes les exactions commises à l’égard de la population juive. Toutes. Les femmes violées jusqu’à en mourir, les enfants brûlés vifs, les parents torturés devant leurs enfants et vice-versa avant d’être abattus, les femmes enceintes éventrées, les hommes émasculés retrouvés le sexe dans la bouche, les femmes abattues d’une balle tirée dans le vagin… C’est atroce ? Oui ! Mais c’est cette haine qu’il faut regarder en face car elle n’est pas circonscrite à Gaza. C’est la même haine qui est semée dans le discours exalté de la résistance et de la martyrologie que diffusent les islamistes, dans le discours qu’a répandu Rima Hassan durant toute la campagne des Européennes et dont LFI fait le cœur de sa stratégie. Une fois cette haine semée, vient le deuxième acte de la montée de la haine : l’installation du mensonge islamophobe.

Un discours sur persécution des musulmans chargé de créer une contre-société islamique

Ainsi, après avoir justifié l’antisémitisme en effaçant le crime du 7 octobre pour le remplacer par un faux génocide commis par les Juifs sur les Palestiniens, encore faut-il faire en sorte qu’une majorité de musulmans et la totalité de la gauche dévoyée épousent cette lecture-là du conflit. Or rien de mieux pour faire d’une logique communautaire, une organisation communautariste politique violente que la victimisation. L’organisation clanique devient ainsi un mode de défense pour lutter contre une persécution. Voilà à quoi sert le concept d’islamophobie : à rétablir le blasphème et à faire de l’islam une religion impossible à critiquer certes, mais surtout à créer une société séparée de la société française. Une contre-société qui se vit comme menacée et agressée et auquel l’organisation communautaire donne une identité et des moyens d’attaque et de défense. Dans ce cadre, le fait d’avoir des papiers français ne présage en rien de la façon d’envisager le rapport à la France. La jeunesse arabo-musulmane en France est sensible à ces représentations, de nombreux sondages et de nombreuses études l’ont mesuré. Or elle n’a pas de raison à être plus portée qu’une autre à la haine de la France, mais celle-ci est semée, cultivée, encouragée que ce soit par les pays d’origine (l’Algérie en est l’exemple le plus criant) ou que ce soit par les islamistes (les frères musulmans dominent aujourd’hui l’islam en France et tiennent la mosquée de Courbevoie entre autres).

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Vous serez donc heureux d’apprendre que pour Rima Hassan, Jean-Luc Mélenchon et LFI dans sa majorité, la France pratique le racisme systémique, le colonialisme et soutient un génocide (inventé pour les besoins de leur cause). Donc que les Français ne valent pas mieux que les Israéliens. Cela explique pourquoi, ces derniers jours, des crans sont franchis dans l’horreur. Violer une gamine de 12 ans parce qu’elle est juive est dans l’ordre des choses pour ses agresseurs. C’est rendre justice à la Palestine. Le Hamas doit être fier du travail réalisé en France par LFI pour rendre son idéologie aussi féconde.

Quand violer une jeune fille juive, c’est venger la Palestine

Et oui, pour certains, les horreurs commises le 7/10 sont sources d’inspiration et sont parfaitement reproductibles en Europe. Pour des esprits jeunes, influençables, le fait d’être travaillés par le discours des islamistes et celui de leurs relais, LFI, a fait tomber bien des inhibitions. La légitimation du pogrom du 7/10, aussi. Or, quelles images étaient parmi les plus marquantes et ont le plus circulé : celles de ces filles au pantalon maculé de sang à force de subir des viols. Cela a excité une partie de cette jeunesse de voir qu’il n’y avait plus de limite infranchissable et que l’on pouvait ergoter sur un crime contre l’humanité. Mais pour cette jeunesse-là, dont le fond d’écran est un mélange d’idéologie islamiste et gauchiste, l’excitation ressentie a encore augmenté quand ils ont vu que beaucoup de féministes, notamment les intersectionnelles, cautionnaient ces viols au point de chasser les associations des femmes israéliennes de manifestations sur les violences faites aux femmes.

L’antisémitisme relégitimé par la gauche

Le fait que l’antisémitisme soit aujourd’hui porté par la gauche le rend acceptable et décomplexé. Se greffent là-dessus les dégâts que font les fausses accusations de génocide sur la jeunesse communautarisée des quartiers. Ceux-ci n’ont aucun recul ni aucune culture. Ils vivent ce mensonge comme une eschatologie, dont ils sont les héros ; une lutte du bien contre le mal dans laquelle ils veulent faire leur part. C’est ce qui explique que ces violences doivent être combattues au plus haut niveau et implique que l’Etat arrête de créditer le discours de LFI en ne dénonçant pas les mensonges de la propagande du Hamas, en interdisant que les universités deviennent les lieux où la propagande du Hamas se déploie, en arrêtant d’être ambigu dans la lutte contre l’antisémitisme : interdiction des associations pro-palestiniennes qui diffusent des mots d’ordre antisémites, expulsion des étudiants ayant organisé ce type de manifestations, suppression des chaires anti-discrimination et diversité, chevaux de Troie de l’entrisme islamiste et gauchiste à la faculté…

En attendant, qui, parmi les politiciens indignes dont les paroles fausses et enflammées ont créé les représentations et conditions qui ont abouti au viol de cette jeune fille lui demandera pardon? Personne. Qui modérera son discours? Personne. Qui chez LFI regardera en face les conséquences d’une dérive antisémite consentie par les militants et les électeurs de leur parti ? Qui à gauche baissera les yeux sur cette alliance du Nouveau Front populaire qui cautionne ces dérapages ? Personne.

Semer la haine : une activité électoralement rentable pour la gauche

Pourquoi ? Parce que cette haine qu’ils sèment est rentable électoralement. Elle leur permet de faire un carton plein dans les banlieues islamisées sans détourner d’eux le vote bobo et élitaire de gauche (journalistes, artistes, hauts fonctionnaires…). Et puis, puisque la gauche peut rassembler 25% à 28% des électeurs, qui continuent à se croire dans le camp du bien, même quand leur camp en arrive à discuter pendant deux jours pour savoir si l’antisémitisme est un problème. Elle continue à se croire dans le camp du bien, même quand elle explique que les tortionnaires du Hamas sont des « résistants ». Puisque les électeurs suivent et sont prêts à valider n’importe quelle ligne, du moment qu’on leur dit « Union de la gauche » avec des trémolos dans la voix, pourquoi se gêner? Et pourquoi travailler sur ces questions alors que socialistes et écologistes sont prêts à signer des accords, où la question de l’antisémitisme est évacuée en deux lignes au bénéfice de la dénonciation du blasphème contre l’islam (islamophobie)?

La gauche peut donc sans danger sacrifier certains de ses compatriotes, juste pour sa gamelle. C’est déjà choquant en soi, mais que ses électeurs continuent à la suivre aveuglément et ferment ainsi les yeux sur les conséquences de l’irresponsabilité de leurs élus, l’est encore plus. Une gamine de 12 ans a payé le prix de cette lâcheté. Ce qu’elle a subi est indigne et injuste. Cela personne ne peut le réparer. Mais le pire est que surtout cette gauche s’en moque. Elle considère dans le fond que nous sommes des œufs dont on fait les omelettes et que cette enfant est un dégât collatéral. C’est à la fois indigne et dangereux.

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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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