Dans le dernier film de Benoît Delépine et Gustave Kervern, « En même-temps », Jonathan Cohen incarne un maire de droite, raciste et homophobe, et Vincent Macaigne interprète le rôle d’un élu écologiste, sectaire, sans humour et moralisateur. Le premier a pour ambition de dégrader une forêt primitive pour y installer un parc de loisir. Mais pour que ce projet se réalise, il lui faut l’aval du maire de gauche, par conséquent il va tenter de le soudoyer. Les deux larrons se retrouvent dans un bar à hôtesses, mais une des hôtesses étant une féministe qui cherche à se venger des hommes, elle va coller les deux personnages principaux. Bien que ce soit toujours un plaisir de voir jouer Jonathan Cohen, Vincent Macaigne, François Damiens ou Yolande Moreau, la propagande progressiste n’est jamais loin… Léa Salamé ne s’y est pas trompée, ce matin sur France Inter elle observait qu’«il y a un message écologiste et féministe dans le film»…
Le duo de Canal+ historique continue de faire des films à la vitesse d’une chaîne de fabrication alimentaire. Avec la même volonté de capter l’air du temps. Hier, c’était les Gilets jaunes et la dictature des GAFA, aujourd’hui, c’est la lutte féministe.
Jusqu’à présent, on n’avait guère senti à vrai dire cette fibre-là chez ces deux auteurs plutôt enclins à dépeindre des personnages féminins à la limite de l’autisme, mais passons. Il s’agit donc de célébrer les temps nouveaux, en ridiculisant les deux protagonistes mâles qui se retrouvent durant une heure quarante littéralement collés l’un à l’autre dans la position dite de la levrette. Le résultat de la punition que leur infligent trois pétroleuses dont on voit bien ainsi la puissance de la pensée…
Payant un lourd tribut à leur indifférence passée, Delépine et Kervern achèvent leur film en le transformant en un mini-documentaire sur les meilleurs slogans féministes du moment. Ce n’est même pas affligeant, c’est au-delà, c’est écœurant de servilité et d’opportunisme.
En salles le 6 avril