On prétend que l’attaque au couteau de Villejuif est le fait d’un individu malade psychiatrique. Peut-être, mais heureusement que les 323 000 patients hospitalisés pour psychiatrie ne passent pas à l’acte !
Absolument tout est bon pour taire le nom de la menace qui pèse sur notre pays. Après la frustration de Mickaël Harpon, qui dans son désir de promotion se serait senti discriminé par son handicap ; après le terreau de la petite délinquance qui était à l’origine de la chute dans le djihadisme des Merah et compagnie, ou encore l’effet désinhibant qu’a eu le cannabis sur les auteurs des meurtres de la Gare Saint-Charles, Trèbes et Villeurbanne, voici le nouveau mobile à la mode : les terroristes tuent au nom de la folie.
Prison ou asile ?
On ne parle pas de dérive manichéenne, de détestation de la culture occidentale ou judéo-chrétienne, mais de la folie telle qu’elle est médicalement diagnostiquée. Alors quelle pathologie exacte pousse ces aliénés à attaquer leurs victimes au cri d’Allah Akbar ? Ou encore à épargner certains passants, qui face à la lame meurtrière, restent en capacité de réciter une prière en arabe ? Oubliez vos théories racistes qui vous poussent à penser que c’est le Coran – ou du moins son interprétation – qui leur a rongé le cerveau. D’après une liste d’antécédents psychiatriques qui prendrait la nuit à être énumérés, certains médias et politiques l’affirment : la place de ces bourreaux n’est pas en prison, mais à l’asile.
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Penchons-nous sur ces structures censées recueillir les malades mentaux qui continuent d’inonder nos trottoirs du sang de Français innocents. Sur le dernier rapport officiel de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation, on apprend que 323000 patients ont été hospitalisés à temps plein en service psychiatrique. Parmi cette foule immense, 98000 personnes sont « schizophrènes et atteintes de troubles délirants ». Ça en fait des assassins djihadistes en herbe, et des cachets anti-radicalisation à prescrire ! Pourtant, l’excuse de la folie, personne ne la gobe. Tout d’abord, les éléments qui nous sont distillés au fil des instructions permettent à chaque fois de caractériser la préméditation, et démontent la thèse d’une pulsion surgie de nulle part. Mais surtout, alors que les discours bisounours tentent de nous faire croire à des attaques désorganisées, on décèle chez les terroristes une acuité dans le choix et l’exécution de leurs victimes qui ne laisse aucun doute sur leurs motivations : tuer tout ce qui jure avec l’application de l’islam radical. Les représentants de l’ordre républicain, les mécréants qui ont décidé de boire une bière en terrasse, et le pauvre passant venu profiter du marché de Noël, sont des cibles certes répandues, mais toujours remplies de symbole pour ceux qui vomissent notre liberté.
Villejuif: l’attaque a eu lieu un vendredi, un hasard ?
En restant arqué sur cette fameuse théorie du déséquilibré, comment expliquer que la folie meurtrière soit toujours circonscrite au registre islamiste ? Le nombre colossal de personnes souffrant de troubles psychotiques, adossé à toutes les raisons, les souffrances, les injustices, les colères qui pousseraient un homme à s’en prendre à l’incarnation de son ressentiment, devrait produire des tonnes d’actes analogues. Il y a théoriquement des centaines de fous parmi les gilets jaunes, et on ne relève pourtant aucun acte de sang contre les responsables de ce qu’ils dénoncent. Au milieu des centaines de milliers de travailleurs qui subissent l’enfer des grèves, où sont dispersés d’après les chiffres des régiments de malades mentaux, qui a vu un forcené se jeter sur un conducteur de métro – bouc-émissaire évident chez un désaxé – pour lui ôter la vie ? Le monde qui est le nôtre devrait pousser des hordes de personnalités dérangées à s’attaquer aux sources fantasmées de leurs maux, à travers leur patron, leur maire, leur député, leur banquier ou leur voisin. Mais il n’en est rien.
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L’auteur de l’attentat de vendredi dernier aurait choisi ce jour totalement par hasard. Pour ceux qui ce matin ont revêtu leurs œillères, et craignent bien plus la stigmatisation d’une religion que de voir indéfiniment se répéter la barbarie, soyez rassurés : il n’y a aucun rapport avec la grande prière du vendredi, jour clé durant lequel un nombre vertigineux de crimes ont été perpétrés au nom d’Allah. Son pilulier était simplement troué à cet endroit.
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