Il manquait une rubrique scientifique dans Causeur. Peggy Sastre vient combler cette lacune. À vous les labos!
En matière d’interactions passablement désagréables avec nos congénères, nous sommes tous logés à la même enseigne. Nous connaissons tous des gens qui arrivent en retard aux rendez-vous, qui coupent la parole, qui dénigrent le travail des autres. En revanche, tout le monde ne réagit pas de la même manière à ces incidents. Certains passent facilement l’éponge et n’y voient que des tracas sans importance ni conséquence. Et d’autres, au contraire, estiment avoir été profondément lésés par autrui et ses intentions forcément malveillantes. Pour le dire en (presque) deux mots : face à un même événement, tout le monde n’a pas la même propension à se croire et à se dire victime.
La chose pourrait sembler surprenante vu que nous baignons dans une « culture victimaire » qui ne date pas d’hier, mais son expression individuelle n’avait pas encore été étudiée de manière systématique. La lacune est désormais comblée grâce à une équipe de chercheurs israéliens en psychologie, sociologie et anthropologie, dont l’étude conceptualise pour la première fois la « tendance à la victimisation interpersonnelle », définie comme « un sentiment permanent d’être toujours la victime, étendu à de nombreux types de relations ». En d’autres termes, avoir un peu de mal à voir la vie en rose après un viol en réunion avec actes de barbarie ne suffit pas à faire de vous une « personnalité TVI », il faut que cette tendance
