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Vichy : le mot de trop !


Vichy : le mot de trop !
Pierre Laval
Pierre Laval

Eric Besson rendra désormais les coups. Sans doute est-il habitué à figurer, pour ses anciens camarades, le Judas idéal. Mais être comparé à Laval, ça ne passe pas ou plus. L’homme le plus détesté de France, à en croire Marianne, porte plainte contre Jean-Christophe Cambadélis et Gérard Mordillat en raison « de propos publics qu’ils ont tenus récemment, assimilant son action et celle des agents de son ministère aux heures sombres du régime de Vichy et à l’entreprise criminelle d’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale ». Le premier a expliqué à Libération que ce sarkozyste nouveau portait la marque de la nouvelle droite : « Il fait du lepénisme culturel, sinon programmatique… Pour moi, c’est Pierre Laval. Il n’a jamais été reconnu. Mais, comme il s’estime plus intelligent que les autres, il finit par démontrer qu’il peut l’être à gauche comme à droite. Sans aucun état d’âme. » Le second a qualifié le ministère de Besson de « ministère de la xénophobie ».

[access capability= »lire_inedits »]Un peu plus tard, Jean-Paul Huchon en remet une couche en déclarant que Besson est en train de devenir « un nouveau Marquet, un nouveau Déat », allusion à deux socialistes devenus ministres du maréchal Pétain.

Le ministre entend poursuivre systématiquement en justice tous propos similaires. Et c’est heureux.

Comparer une politique que l’on combat aux pires heures de notre histoire est inacceptable. La parole se décomplexe plutôt pour le pire que pour le meilleur. On peut débattre sans s’envoyer des insultes à la figure. On peut s’opposer, on peut s’affronter, on peut critiquer avec intelligence et passion, sans tenir des propos blessants, injurieux et injustifiés.

Aujourd’hui, dans la haine vouée au « traître Eric Besson », certains socialistes ont allègrement dépassé les bornes. Peut-on appeler « rafles » la chasse aux sans-papiers ? Peut-on exhumer Vichy pour dénoncer le ministère de l’identité nationale et de l’immigration ? Peut-on dénoncer la politique migratoire au prisme de Pétain ? Jusqu’où poussera-t-on ces comparaisons sans raison ?[/access]

Janvier 2010 · N° 19

Article extrait du Magazine Causeur



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Odile Cohen est avocate.

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