Qui a dit que le néo-féminisme ne pouvait pas faire marrer ? Ces dernières semaines laissaient croire le contraire, comme l’illustrait la « une » du Causeur de novembre et le dossier qui y était consacré. Mais hier, les néo-féministes nous ont réservé une bonne tranche de rigolade. Tout est parti d’une séance du Conseil de Paris, épicentre du Juste, du Bien et du Progrès, comme chacun sait. Attention ! Je vous vois déjà accuser Anne Hidalgo, vils personnages que vous êtes… Perdu ! En l’absence d’Anne Hidalgo, c’est le groupe écolo, par l’intermédiaire de la conseillère de Paris Joëlle Morel, qui a osé avancer une proposition révolutionnaire : rebaptiser les Journées du Patrimoine Journées du Matrimoine et du Patrimoine.
Allons enfants de la Matrie…
Alors que j’écris ces lignes, mon traitement de texte, en retard d’une guerre néo-féministe, souligne « matrimoine » en bleu. Il n’est pas le seul à s’étonner. Car cette fois, les réacs ne sont pas les seuls à rigoler. Même certaines néo-féministes de mes amies (eh oui…) se demandent si les écolos parisiens n’ont pas fondu un plomb et ne décrédibilisent pas un chouïa la cause. Évidemment, les plaisanteries fusent. Qu’on se permette de vous en livrer quelques-unes : l’un se demande si le groupe vert parisien respecte bien la marité, une autre imagine une nouvelle Marseillaise (Parseillaise ?) « Allons enfants de la Matrie et de la Patrie ». On devise sur le nouveau gardien de chèvres, le mâtre. On se demande si une martie de tennis s’achèvera désormais par ces mots de l’arbitre de chaise : « Jeu, set et patch ». Pour ma part, j’ai vérifié la composition du groupe écologiste de Paris et je n’ai malheureusement trouvé aucune élue prénommée Patricia, à qui j’aurais alors conseillé de se faire re-baptiser Matricia. Evidemment, nos élu.e.s (pas envie de me faire rattraper par la matrouille !) écologistes n’ont guère apprécié les sarcasmes et l’ont fait savoir sur leur compte Twitter.
#Matrimoine Soutien à @ecoloParis victime de moqueries sarcasmes & injures pour une proposition qui n’enlève rien aux uns mais en redonne aux unes Marre de toutes ces personnes pour qui la tolérance s’arrête à leurs seules idées https://t.co/bveEmNZzXV
— Louvre pour tou·te·s (@louvrepourtous) 23 novembre 2017
Caroline de Haas ose tout
Car ils prennent l’affaire au sérieux. Et cette idée n’est pas sortie de leur chapeau lors d’une séance de remue-méninges avant d’entrer en salle du conseil. Des Journées du Matrimoine, c’est-à-dire en bande à part, sans l’encombrant Patrimoine, il y en a déjà eues. J’en ai trouvées à Paris, à Lyon, à Toulouse. Et qui trouve-t-on derrière l’organisation de ces journées consacrées à ces artistes dédaignées par quelques siècles de patriarcat tout puissant ? Je vous le donne en mille ! Nos copines d’Osez le féminisme, fidèles compagnes de route de Causeur, association fondée par l’inénarrable Caroline De Haas, notre chargée de mission préférée à l’agrandissement des trottoirs de La Chapelle. Cette fois, De Haas n’est pas venue à la rescousse de ses amis verts, avec qui elle doit entretenir des rapports tourmentés depuis son formidable succès en tant que directrice de campagne de Cécile Duflot. Dire qu’elle nous a manqué serait exagéré.
Hidalgo cèdera ? Les maris sont ouverts
On ne sait si, à son retour, et alors que l’écriture inclusive a subi de sérieux revers cette semaine, Anne Hidalgo se décidera à à mettre en œuvre la proposition de ses alliés écolos. Mais on peut parier (marier ?) que la persévérance sera de mise. Pourquoi ne pas récidiver au Conseil Régional et interpeller Valérie Mécresse, mrésidente de la Région ?
Retrouvez cet article sur le blog de David Desgouilles
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