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Verts et pas mûrs

Bonne cause, mauvaises compétences.


Verts et pas mûrs
Brice Lalonde, ancien candidat des écologistes à l'élection présidentielle de 1981. Ancien ministre de l'Environnement 1988-1992.

L’ancien ministre de l’Environnement condamne la longue dérive des écologistes français. Obnubilés par l’idéologie d’extrême gauche et leurs visées électoralistes, ils ne prônent aucune mesure de bon sens pour protéger la planète. Leur combat : forger un homme nouveau.


En 1984 s’est constitué un parti qui devait conquérir le pouvoir parce que sa cause était bonne. Les fondateurs voulaient mettre de l’ordre dans le bouillonnement écologiste des années 1970. Quarante ans plus tard, le parti se demande pourquoi il n’est pas encore au pouvoir tant la cause est bonne. L’a-t-il bien servie, cette cause, ou s’en est-il servi pour mener sa politique ? S’encarter au parti vert ne suffit pas pour devenir écologiste, encore faut-il être utile. Et compétent, parce que l’écologie, c’est tout de même complexe.

Mes premiers souvenirs de ce parti sont les volées de bois vert que j’en recevais quand je pensais avoir obtenu quelques succès comme ministre de l’Environnement. Apparemment, rien de bon ne peut venir d’un gouvernement qui s’essaie à progresser dans la même cause que le parti vert. Ce dernier ne félicite jamais, n’encourage jamais, condamne en permanence. La surenchère est son refrain, non la méthode. Comment fait-on ? Par où commencer ? Ça ne l’intéresse pas.

Par exemple, l’industrie automobile européenne investit des milliards pour passer à l’électrique. Ça craque dans les jointures. Il faut changer toutes les gammes, tirer sur les prix, éviter de dépendre des batteries asiatiques et du logiciel américain, vérifier la disponibilité des nouveaux matériaux, installer des milliers de bornes de recharge, gérer la relation au réseau… « Inaction climatique ! » rétorquent les Verts. De toute manière ils n’aiment pas l’électricité à cause du nucléaire. Leur programme naguère prônait l’interdiction du chauffage électrique ! Mais qui l’a lu ?

Quel soulagement ce fut pour les militants verts quand Sarkozy lâcha lors d’une visite au salon de l’Agriculture : « L’écologie, ça commence à bien faire », alors que le Grenelle de l’environnement et le ministère Borloo avaient représenté des sommets inégalés dans les politiques de l’écologie en France. Ouf !, tout rentrait dans l’ordre, cette petite phrase suffisait à faire oublier tout le reste et à rappeler qu’aucun gouvernement ne s’intéressait à l’écologie. Surtout s’il venait de la droite, le croquemitaine habituel.

Les Vertes contre l’écologie

Bâtir un parti pour défendre une cause aux élections, c’est transformer les rivaux en adversaires de la cause puisqu’on leur dispute des électeurs. Bâtir l’union eût été plus efficace. Le parti vert préfère s’incruster


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