Venise n’est pas en Italie, qui sort en salles aujourd’hui, noie le spectateur dans une comédie indigne de Benoît Poelvoorde. Vivement le réalisateur qui saura lui servir les films qu’il mérite…
« Venise n’est pas en Italie, Venise c’est chez n’importe qui, c’est n’importe où et foutez-vous des gondoliers… »
Cela, c’est ce que chantait Reggiani. Repris par Ivan Calbérac (sans jamais qu’on l’entende dans le film), ce titre sert de prétexte à une comédie poussive et pas drôle. Avec juste un alibi moralisateur sur l’infinie dureté des riches et l’insondable bienveillance des pauvres.
Le reste est un road movie familial entre la France et l’Italie, avec une énième famille dysfonctionnelle qu’on croirait tout droit sortie d’un feuilleton télévisuel. Ce voudrait être une version trash de L’Effrontée de Claude Miller et on se retrouve face à des Tuche de luxe. Or, au milieu trône un acteur-roi, Benoît Poelvoorde, dont on se demande bien pourquoi il s’entête à cautionner des comédies affligeantes et indignes de lui.
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On sait depuis Podium et Les Portes de la gloire, notamment, que son potentiel comique est aussi énorme que l’insondable détresse humaine dont il peut être l’expression le temps d’un regard. Il faudrait que l’admirateur déclaré de Léon Bloy trouve enfin son écrin au cinéma et le cinéaste qui va avec, loin des pochades qui nous rendent tristes.