Selon les autorités qui dénoncent une « attaque terroriste », hier à Caracas, des grenades ont été jetées depuis un hélicoptère sur le bâtiment de la Cour suprême. Puis toujours depuis cet hélicoptère, des coups de feu ont été tirés contre le ministère de l’Intérieur. Le tout sans faire de victimes.
Les cibles n’ont pas été choisies par hasard, accusées par l’opposition de diriger la répression et de servir les intérêts du pouvoir en place. En effet, depuis la victoire de l’opposition aux législatives de décembre 2015, le « tribunal suprême de justice » a retoqué toutes les décisions prises par les opposants, pourtant majoritaires, les déclarant « nulles et non avenues ».
Des bousculades tendues ont eu lieu dans le même temps à l’entrée de l’Assemblée nationale alors que les parlementaires tenaient session. Les députés d’opposition, majoritaires dans l’hémicycle, ont accusé « des groupes violents proches du gouvernement » d’empêcher leur sortie du Parlement pendant plusieurs heures. Au moment où la vidéo a été faite, une trentaine étaient encore empêchés. Ils ont été libérés depuis.
Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, est contesté par l’opposition depuis des mois et ce qui pouvait passer pour un « complot de l’oligarchie » précédemment au pouvoir, soucieuse de retrouver ses avantages liés à la manne pétrolière, en gros « les méchants capitalistes contre les gentils révolutionnaires qui œuvrent pour le bien du peuple » (respirez !), est rapidement devenu une immense colère populaire, attisée par les pénuries de toutes sortes. Depuis des mois, le pays est le théâtre de violentes manifestations anti-gouvernement, qui ont fait au moins 75 morts. L’opposition réclame avec insistance la démission de Nicolas Maduro, accusé de se comporter en dictateur, et d‘être responsable de la grave crise économique.
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Le camarade président a déclaré hier à la suite de ces attaques : « je dis au monde et j’espère que le monde l’entendra après 90 jours de manifestations, de destructions et de morts : si le Venezuela était plongé dans le chaos et la violence, et la révolution Bolivarienne détruite, nous irions au combat »
C’est à dire : « Si le peuple ne comprend pas de gré que nous sommes la révolution prolétaire dans son intérêt, nous le lui ferons comprendre de force ».
La suite s’annonce « Erdoganienne »…
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