En retard sur son agenda, Manuel Valls avait posé un lapin à tous les journaltistes qui l’attendaient à l’entrée du superbe marché de Noël de Montbéliard. Une demi-heure plus tard, une salle peuplée de quatre cents personnes environ attendait l’ex-Premier ministre à Audincourt, au cœur de l’ancienne circonscription du commissaire européen Pierre Moscovici. De l’ex-député local et de la Commission européenne, il fut d’ailleurs question dans le discours de Manuel Valls. Le premier eut droit à des marques d’amitié, la seconde à une sévère mise en accusation pour ses responsabilités dans la désindustrialisation.
Réindustrialiser, ce leitmotiv, mais aussi ce verbe que le sénateur-maire Martial Bourquin, ancien du PCF exclu par Georges Marchais dans les années 1980, ne parvenait pas à conjuguer à la première personne du pluriel, mettant les rieurs de son côté. Après lui, c’est Frédéric Barbier qui intervenait à la tribune, lui qui fut le suppléant de « Mosco », puis le député PS élu en février 2015 à la faveur d’une élection partielle face à Sophie Montel, la patronne du FN franc-comtois. C’est justement l’histoire de ce scrutin qui revenait aux débuts des discours du député et de Manuel Valls. Tous les deux repeignaient la réalité à leur façon, expliquant que tous les observateurs de France et de Navarre avaient annoncé cette élection d’ores et déjà perdue pour le PS, alors qu’il n’en était rien. Mais il fallait bien, pour ce premier meeting, raconter une histoire. Le storytelling de Valls passait par Audincourt car il fallait absolument raconter que sa venue sur ces terres en février 2015, avait permis de terrasser la bête immonde « prête à bondir ».
Lisez la suite de l’article sur le blog de David Desgouilles.
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