Pour l’instant, dans le « greek bashing » qui sévit un peu partout en Europe, Marika Tuus-Laul, députée centriste d’opposition du parlement estonien, a pris quelques longueurs d’avance. Alors que l’assemblée débattait sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière et le versement d’une nouvelle aide à la Grèce, elle a déclaré : « Les Grecs dépenseront l’aide en ouzo pour danser ensuite le sirtaki ».
Sans même relever chez Marika son art inégalé du cliché et du mépris, on peut se demander si elle n’est tout de même pas un peu jalouse. D’une part, hormis les spécialistes, qui sur Terre peut dire ce que l’on boit et ce que l’on danse en Estonie, aucun metteur en scène n’ayant jugé bon de tourner un « Zorba l’Estonien » ?
D’autre part, qui sait si elle n’envie pas, au fond, une civilisation qui sait s’amuser malgré la crise en buvant et en dansant sous le ciel bleu, avec l’argent des autres, ce qui doit forcément rajouter au plaisir.
Mais rassurons Marika Tuus-Laul, boire de l’ouzo, danser le sirtaki et même, soyons fou, manger du poulpe grillé, les Grecs le font depuis bien longtemps avant leur entrée dans l’Union Européenne, ces saines activités réclamant, somme toute, assez peu d’argent, juste un certain sens du bonheur.
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