Aux Pays-Bas, dans la ville d’Utrecht, les logements sociaux seront prioritairement réservés aux étrangers, au détriment des Néerlandais.
Aux Pays-Bas, on peut désormais affirmer que des étrangers sont des privilégiés par rapport à la population de souche sans être qualifié d’affreux racistes. Car il s’agit d’une constatation parfaitement objective pour les habitants de la ville d’Utrecht, où, à partir du 1er août et pendant six semaines, la municipalité réservera les logements sociaux uniquement aux étrangers ayant obtenu le statut de réfugiés légaux.
Les Néerlandais, qui ont dû patienter jusqu’à plus de dix ans sur des listes d’attente, sont priés de ne pas en vouloir aux resquilleurs.
Utrecht, la quatrième ville du pays, compte ainsi rattraper son retard dans l’accueil de réfugiés qui poireautent dans des centres débordés partout aux Pays-Bas. Ceux qui y ont obtenu le statut légal, et qui de ce fait ont droit à un logement, étaient jusqu’à présent contraints d’y rester faute de possibilités d’accueil en dehors de l’enceinte. C’est dans un effort de désengorger ces centres pleins à craquer, où les nouveaux venus sont parfois forcés à faire du camping rudimentaire en dehors des murs, que la municipalité de gauche d’Utrecht permet aux Afghans, Somaliens, Irakiens et autres Yéménites d’occuper les rares logements disponibles dans un pays souffrant d’une grande pénurie en la matière.
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À la mi-septembre, la situation rentrera dans l’ordre, et c’en sera fini de la discrimination des autochtones, assure la mairie. Quelque 500 réfugiés prendront possession de quelque 230 appartements et autres habitations dans les six semaines qui viennent. Un porte-parole de la maire socialiste ajoute que la ville entamera un projet ambitieux de construction de 2500 logements, tout en regrettant cependant que la discrimination envers les propres citadins « fasse mal ».
Un consensus d’opposition
Même un reporter de la très bien-pensante télévision publique néerlandaise s’est étranglé devant cette injustice maquillée en geste noble. « Comment l’expliquer à des Néerlandais qui attendent sagement pendant de longues années qu’il leur soit attribué un logement, et qui voient que des nouveaux venus l’obtiennent en peu de temps ? » s’est-il indigné devant l’adjoint au maire responsable. Celui-ci bafouille que la ville devait prendre ses responsabilités dans la gestion de la crise des réfugiés, et que des cas urgents de Néerlandais dans la poisse feraient exception à la règle de la priorité étrangère.
D’autres villes gérées par la gauche, comme Amsterdam et Rotterdam, n’ont pas l’intention de suivre l’exemple d’Utrecht. « Il faut éviter de dresser les membres les plus faibles de la société les uns contre les autres », assure un porte-parole de la maire d’Amsterdam, applaudie par un commentateur du site d’opinion de gauche Joop, fustigeant « une invitation aux habitants d’Utrecht de diriger leur colère vers les demandeurs d’asile ». De là à en conclure que certaines catégories de population se sont faites une réputation exécrable ? Ce sont surtout de jeunes Nord-Africains, qui n’ont aucune chance d’être reconnus comme réfugiés légaux, qui mettent le bazar à l’intérieur et aux environs de camps d’accueil. Rixes, vols dans des magasins, menaces, refus de payer pour les transports publics dont les conducteurs se font traiter de racistes, comportement intimidant envers les populations locales, cette minorité fait tout pour se faire détester, également par les réfugiés de bonne foi qui en pâtissent.
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Aussi n’est-il pas surprenant que certains maires, toutes convictions politiques confondues, se rebiffent quand le gouvernement de La Haye veut les contraindre à accueillir des indésirables. Parfois, la population locale entre en résistance, sous les cris d’orfraie de la presse dite de qualité, toujours prompte à traiter les insurgés de tous les noms. Le magazine libéral EW est allé jusqu’à leur nier le statut d’être humain. L’année dernière, de jeunes ruraux du centre du pays avaient organisé une manifestation, arrosée de bière, contre la venue d’Afghans dans une caserne abandonnée. La vue des femmes voilées à l’afghane faisait craindre à ces jeunes, dont certains portaient les sabots de bois traditionnels, que leur village ressemblât bientôt à ces quartiers des villes néerlandaises où les femmes non voilées se font de plus en plus rares…
Les Afghans en question, accompagnés de leurs familles nombreuses, affirment, pas toujours de manière convaincante, avoir travaillé comme interprètes pour les militaires néerlandais pendant leur calamiteux séjour en Afghanistan. Ce qui leur valait d’être traités de « collabos » par certains protestataires. Ambiance. Accueil qui contraste avec celui des réfugiés ukrainiens, pour lesquels gouvernement et population sont aux petits soins.
Tous les jours, la presse néerlandaise s’épanche en jérémiades sur le sort des réfugiés non-européens, notamment de ceux qui ont pris d’assaut le centre d’accueil principal près du village de Ter Apel dans la province de Groningue au nord du pays et dont les responsables frôlent la crise de nerfs. Les trafiquants d’êtres humains n’ignorent bien sûr rien de ce chaos, qui n’affaiblit en rien leurs arguments de vente vis-à-vis de nouveaux candidats à l’exil. Malgré les difficultés actuelles, les expulsions sont rarissimes aux Pays-Bas, pays où une grande ville permet désormais littéralement de remplacer la population batave dans des logements sociaux.