Dans le magazine praguois Respekt (dont les révélations sont le plus souvent de source policière), un chercheur affecté à l’ »Institut d’études sur les régimes totalitaires », un organisme officiel tchèque – similaire à celui qui fut à l’origine de la sinistre « loi de lustration » polonaise – accuse Milan Kundera d’avoir collaboré avec la police politique de son pays en 1950. L’AFP, qui a publié un long papier sur ce « scoop » avant même la parution du magazine, ne prend pas même la peine d’utiliser des guillemets ou le conditionnel dans son titre sans appel : « Milan Kundera a collaboré avec la police secrète communiste. » Il y a donc fort à parier que tout le monde va répéter cette calomnie en boucle, notamment sur les sites d’informations abonnés à l’agence. Il est bien évident que tout cela fait penser à une cabale symétrique de 2003. Cette année-là, on avait pu lire partout, suite à une campagne orchestrée par le Guardian, qu’en 1947 Orwell avait dénoncé ses amis communistes à la police politique britannique. L’affaire Orwell s’était lamentablement dégonflée, comme se dégonflera la prétendue « Affaire Kundera ». Nous vous en reparlerons très vite.
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