Université Johns-Hopkins de Baltimore. Avec leur glossaire LGBT, les wokistes prouvent qu’ils sont finalement les plus forts pour invisibiliser les femmes. J. K. Rowling se marre – et notre directeur adjoint de la rédaction avec elle !
Les féministes – disons, les femmes qui se sont battues pour les droits des femmes – se plaignent de ce que le rôle du beau sexe dans l’histoire ait été « invisibilisé ». Les hauts faits des femmes, le travail des femmes, auraient été ignorés au profit de ceux des hommes.
Maintenant, certaines féministes se plaignent de ce qu’un autre processus d’invisibilisation des femmes soit à l’œuvre, déclenché cette fois, non par les hommes, mais par les idéologues du genre. Ces idéologues militent pour que les termes traditionnels portant sur le sexe des individus soient remplacés par un vocabulaire « gender-neutral » (neutre par rapport au genre).
La plus célèbre et la plus courageuse de ces féministes est la créatrice de Harry Potter. J. K. Rowling s’est plainte à de nombreuses reprises sur Twitter du remplacement de mots comme « woman » ou « mother » par « personne qui menstrue » (menstruating person), « personne enceinte » (pregnant person), « personne munie d’un utérus » (person with a womb) ou « personne qui donne naissance » (birth-giver). Dans le monde anglophone, certaines institutions dans les domaines de la médecine, de l’éducation et de l’édition ont été amenées à adopter ce vocabulaire byzantin pour plaire aux personnes transgenres et non-binaires, très minoritaires, ainsi qu’aux activistes de gauche – sans doute plus nombreux – qui exploitent la cause de ces derniers pour régler leur propre compte avec la société.
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Le dernier exemple en date concerne la prestigieuse Université américaine Johns-Hopkins, pourtant très réputée dans le domaine de la médecine et dont le personnel devrait donc connaître quelque chose à l’anatomie et à la biologie humaines. Le site de l’établissement, où les frais de scolarité avoisinent les 55 000 euros par an, propose aux étudiants et professeurs, parmi d’autres ressources destinées à encourager la diversité et l’inclusivité sur le campus, un « Glossaire LGBTQ ». Cette semaine, pour marquer le Mois des fiertés LGBT, la définition du mot « lesbienne » a été modifiée pour plaire aux extrémistes du wokisme. On a découvert que, plutôt qu’« une femme attirée par les femmes », une lesbienne est « un non-homme attiré par des non-hommes » (A non-man attracted to non-men). Le site a expliqué que cette mise à jour prenait en compte le fait que des personnes non-binaires peuvent vouloir adopter cette étiquette (« this updated definition includes non-binary people who may also identify with this label »).
Rowling a immédiatement partagé sur Twitter l’alinéa en question, en pointant la différence entre la nouvelle définition de lesbienne, où la femme disparaît dans le néant, et de gay, où l’homme garde toute sa place, le glossaire définissant le terme par « un homme […] attiré par d’autres hommes ». Il s’agit d’une forme de sexisme pratiquement à l’ancienne. La célèbre romancière commente : « Homme : aucune définition n’est nécessaire. Non-homme (anciennement connu sous le nom de femme) : un être définissable uniquement par référence au mâle. Une absence, un vide où il n’y a pas de virilité ».
Devant la vague de protestations, le site de l’université a mis hors ligne son glossaire en ajoutant une justification dont l’incohérence sur le plan de l’argumentation et presque sur celui de la syntaxe en dit long sur l’absence de réflexion qui préside à ces décisions.
Après avoir admis que le glossaire n’avait pas la prétention de fournir au lecteur tous les sens attribués par tout le monde aux termes en question, le texte se justifie : « Dès que nous avons pris connaissance du langage en question [aucun « langage » n’a été précisé], nous avons commencé à travailler pour déterminer l’origine et le contexte des définitions du glossaire [mais c’est leur propre glossaire !]. Nous avons supprimé la page de notre site Web pendant que nous recueillons plus d’informations ».
En plus du raisonnement tortueux, voire incompréhensible, des deux premières phrases, on se demande de quelles informations supplémentaires on aurait besoin pour constater que leur nouvelle définition de « lesbienne » constitue une insulte aux femmes. Dans leur quête hâtive de vertu ostentatoire, les autorités universitaires n’ont pas pris en considération toutes les conséquences de leur action.
Pour ma part, en tant que représentant du vieux patriarcat, j’avoue que les wokistes ont fait fort dans cette invisibilisation des femmes, peut-être plus fort que nous. C’est sans doute parce que les femmes avaient un rôle essentiel dans le vieux patriarcat, tandis que dans le monde dystopique des wokistes, ni les femmes, ni les hommes n’ont aucun rôle à jouer.