Deux chemins s’offrent à la France. D’un côté l’alliance du pire, de l’autre l’union nationale vantée par Jordan Bardella et Marine Le Pen. Pour beaucoup de citoyens de droite, la victoire de cette union nationale dimanche est la dernière chance de sauver la France qu’ils aiment.
Confirmation: Emmanuel Macron ne comprend rien à la France qu’il préside. Il ne la voit pas dans ses profondeurs provinciales qu’il méprise. En décidant, l’orgueil blessé, de dissoudre l’Assemblée le 9 juin, il était persuadé de retrouver une majorité absolue pour son camp. C’est évidemment une défaite personnelle qu’il a dû encaisser hier soir, à l’issue du premier tour des législatives, avec un Bloc national à 33,15 %, un Nouveau Front populaire à 27,99 % et une coalition macroniste à 20,83 %.
Le loubard du Touquet
Dimanche après-midi, c’est pourtant un Macron déguisé en rocker (blouson, jean, casquette à visière, lunette noire) qui fanfaronnait au bras de son épouse dans les rues du Touquet. De cette image trop travaillée, sans doute faut-il retenir néanmoins son côté voyou frimeur qui-arrive-en-ville. Chez ce narcisse au bord de la noyade, les coups les plus vils sont à attendre pour sauver sa peau. Dès hier soir, les remugles de compromissions avec l’extrême gauche empestaient l’Élysée. Au prétexte de constituer « le plus large rassemblement » face au RN, le chef de l’État n’exclut pas des rapprochements notamment avec La France insoumise, en dépit des flatteries communautaristes et antisémites du mouvement mélenchoniste (voir mon article précédent).
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Seize minutes après le verdict des urnes, Jean-Luc Mélenchon s’est d’ailleurs auto-promu chef de file de cette alternance en prenant la parole, flanqué de Rima Hassan, keffieh palestinien sur les épaules. Hassan alimente une propagande anti-juive, appréciée dans les cités, qui va jusqu’à prétendre qu’Israël dresse des chiens à violer des Palestiniens dans les centres de rétention.
Hier soir, cette gauche, fréquentable pour Macron et Gabriel Attal, était Place de la République, sous des drapeaux maghrébins et palestiniens.
Une droite sur plusieurs fronts
La droite anti-Ciotti, qui récolte 10,23 % des suffrages, laissera-t-elle se dérouler ce scénario d’une magouille électorale entre Mélenchon et Macron, qui partagent tous deux la même vision « progressiste » d’une société ouverte et postnationale ? Dès hier soir, Éric Ciotti a invité les Républicains récalcitrants à rejoindre l’union des droites, afin d’assurer d’une solide majorité absolue au Parlement pour sauver la France française. Quelques leaders comme François-Xavier Bellamy ou David Lisnard ont d’ores et déjà assuré qu’ils voteraient FN en cas de duel avec le NFP.
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Demeure pourtant le risque, chez une partie de cette droite honteuse, de voir certaines personnalités, corruptibles électoralement, rejoindre un « front républicain » destiné à entraver une fois de plus l’expression de la colère des Oubliés. Faut-il, à ces prétendus gaullistes, leur rappeler où ils mettraient les pieds ? Dans un tweet posté à 20h22, la journaliste militante d’Arrêt sur images, Nassira El Moadden, a écrit pour sa part : « Douze millions de votants pour l’extrême droite. Je confirme : pays de racistes dégénérés ». Un choix de société, existentiel, est à faire le 7 juillet. Il dépend des LR qui hésitent encore à faire preuve de courage en soutenant le RN et ses premiers alliés. L’histoire les regarde.