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Une solution définitive, et pas chère, au problème des mineurs non accompagnés


Une solution définitive, et pas chère, au problème des mineurs non accompagnés
Emmanuel Macron et Mohamed VI, juin 2017. Numéro de reportage : AP22065870_000003.

PARODIE. Il paraît que la France et le Maroc sont brouillés ces temps-ci. Paris reproche à Rabat de ne pas vouloir reprendre ses mineurs non accompagnés, les fameux MNA. Et les Marocains trouvent injustes les représailles édictées par Monsieur Macron et qui consistent à réduire de moitié le nombre de visas délivrés. Sanction appliquée également aux Algériens et aux Tunisiens, auxquels le président de la République reproche aussi de ne pas vouloir reprendre leurs cas sociaux.


Au problème des MNA, j’ai une solution, à mon humble niveau. Qu’il me soit permis de la présenter. Si elle est mise en œuvre, j’aimerais bien être récompensé par une légion d’honneur ou mieux encore par une rente viagère en euros ou bien en dirhams.

Tout d’abord, pourquoi je me mêle de ce qui ne me regarde pas ? Tout simplement parce que nombre de grandes consciences françaises ont des pied-à-terre au Maroc. Et si le Maroc leur applique le principe de réciprocité, elles n’auront plus le droit de rejoindre leur riad à Marrakech, Fez et Taroudant. Ce serait une injustice sans nom eu égard aux services rendus à l’Humanité par ces belles âmes : intellos, chanteurs, humoristes, créateurs de mode, politiciens. Et que dire du sort des centaines de Marocains qui travaillent dans ces riads ? Une catastrophe sociale en perspective.

Ensuite, si Monsieur Macron continue à rationner les visas, les étudiants marocains n’auront d’autre choix que de s’inscrire dans les universités marocaines, en déshérence depuis quarante ans. Et le gouvernement marocain devra reconnaître qu’il sous-traite la formation des élites de la nation à la France en particulier, et aux pays occidentaux en général. Dans la même veine, le refus des visas pour raison de santé, en plus de mettre en péril la vie des patients concernés, ferait remonter à la surface, comme un égout qui déborde, la piètre opinion qu’ont tous les Marocains de leur système de santé public et privé : à éviter absolument.

Avant de conclure cette introduction, une brève mais importante précision à l’attention de nos lecteurs marocains : sachez que Monsieur Macron n’a rien contre les immigrés, ils les adorent même puisqu’ils ont le bon goût de voter pour lui au second tour des présidentielles. Il n’a rien à reprocher non plus aux voyous issus de l’immigration maghrébine, du moment qu’ils contribuent à rendre dingues les « petits Blancs ». Avec les MNA, Monsieur Macron a deux problèmes. Le premier est qu’ils ne votent pas (puisque qu’ils sont clandestins). Le second est que certains d’entre eux commettent des crimes qui émeuvent les bobos au point de leur faire oublier leur éco-anxiété. Intolérable ! Indignation de l’Élysée ! Panique Place Beauvau !

Cette introduction effectuée, j’en viens à l’essentiel : ma proposition.

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Puisque le Maroc ne veut ou ne peut pas reprendre ses MNA, alors qu’il s’occupe d’eux en France ! C’est tout simple ! Pourquoi personne n’y a pensé ? À la France, terre d’asile, de payer le logement et la santé de ces jeunes. Au Maroc de faire la police et de s’assurer qu’ils restent dans le droit chemin. Il sait le faire ! Il n’y a qu’à se balader dans les villes marocaines pour se rendre compte qu’on a plus de chance de se faire attaquer à Bordeaux qu’à Casablanca. Il est de notoriété publique que la police marocaine est efficace et que la justice chérifienne est rapide et sévère. Cette recette, toute simple, est hors-de-portée de vos policiers et de vos gendarmes, habitués à éborgner le gilet jaune et à craindre les fantômes de Malik Oussekine. Soyez assurés : le Maroc n’a pas peur de Malik Oussekine (Dieu ait son âme).

Au passage, vous obtiendrez la sympathie des MNA concernés, qui vous sauront gré de « respecter leur différence » et de leur offrir un service de police en accord avec leur culture. Même la gauche sera d’accord avec ça !

À vous d’être à la hauteur du service rendu et de rémunérer le Maroc comme il se doit. Prenez-le comme un service de coopération : le Maroc vous enverra des « coopérants » qui méritent un salaire décent et un logement de qualité. Rassurez-vous, ça coûtera beaucoup moins cher que les prestations de McKinsey ! Le Marocain est frugal.

Faites-moi confiance, une centaine de policiers marocains peuvent régler le problème. Je les verrais bien à bord des voitures de patrouille de la police nationale : un chauffeur français accompagné de deux ou trois collègues marocains. Plus de délit de faciès, plus de bavure, plus de tension avec les leaders communautaires, puisque la police française, « raciste » par définition, ne sera pas en cause. Ce sont les Marocains qui feront le boulot. J’irais même plus loin : embarquez des membres de la NUPES à bord de ces patrouilles franco-marocaines, ils verront le sourire sur le visage des suspects ravis d’être pris en main par des policiers qui les comprennent. C’est d’un miracle que je vous parle ! Et il ne dépend que de vous de le faire advenir : convertir la gauche à la sécurité.

Pour ne pas faire de jaloux, je suggère d’inviter des policiers algériens et tunisiens. À Marseille, ville algérienne, il serait normal qu’un commissaire algérien chapeaute le dispositif. À la limite, certains interrogatoires pourraient avoir lieu de l’autre côté de la Méditerranée, au commissariat de Bab el Oued par exemple. Vous me direz qu’il faut éviter les émissions de CO2. Dans ce cas, la vidéoconférence pourrait faire l’affaire. À débattre. À Strasbourg, les policiers turcs pourraient certainement donner un coup de main. Vous m’avez compris : il faut faire venir des « coopérants » qui sachent s’intégrer dans l’environnement local.

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Voilà, c’est tout. En quelques mois, le problème sera réglé et vos enfants pourront de nouveau aller au cinéma le soir ou prendre le métro sans avoir la peur au ventre.

J’entends déjà les objections : « les magistrats français empêcheront les « coopérants » d’agir comme bon leur semble ». Oui, c’est vrai, mais qui a dit que les MNA seront présentés au juge ? Ne sous-estimez pas les vertus pédagogiques d’un tête-à-tête avec des policiers aguerris aux lois de la rue dans les pays du Maghreb.

Et comme les résultats seront au rendez-vous, rien n’empêche d’étendre la coopération policière au domaine judiciaire. L’on pourrait jumeler Bobigny avec le tribunal de Casablanca Ain Sbaa. Mais ne sautons pas les étapes, chaque chose en son temps.

Une dernière objection : Mais, Monsieur Ghali, vous faites quoi de la souveraineté nationale ? Cette remarque est juste, mais elle arrive un peu tard, quand on sait que la souveraineté française est assassinée à chaque accostage d’un navire de migrants à Lampedusa. Accostage applaudi par les autorités européennes, mis en œuvre par des ONG ayant pignon sur rue, financées par les subventions publiques (Région Occitanie notamment), le tout sous le regard impuissant de FRONTEX qui se fait engueuler quand il fait son travail.

Bon, en tant que binational, j’estime avoir fait mon boulot, en esquissant un début de solution marqué par le « win-win ». Mieux encore, je ne fais que convoquer notre histoire commune. Lyautey a pacifié le Maroc il y un siècle, nous libérant de l’emprise des coupeurs de route et des seigneurs de la guerre. À nous de vous pacifier aujourd’hui et de vous rendre la sécurité et la sûreté. Ce serait la moindre des choses pour témoigner notre immense gratitude envers le Maréchal Lyautey.

FIN DE LA PARODIE.

Maintenant que j’ai recouvert mes esprits, je vous invite à considérer ma proposition, non comme une provocation mais comme un voyage vers le futur. Une terrible anticipation de ce qui nous attend si nous continuons à financer d’un côté l’immigration illégale (Lampedusa…) et à la combattre de l’autre.



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Ecrivain et diplômé en sciences politiques, il vient de publier "De la diversité au séparatisme", un ebook consacré à la société française et disponible sur son site web: www.drissghali.com/ebook. Ses titres précédents sont: "Mon père, le Maroc et moi" et "David Galula et la théorie de la contre-insurrection".

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