Gal Levy est un miraculé. Il dansait au Festival de Reïm, le 7 octobre, quand les tueurs du Hamas lui ont tiré dessus. Blessé, il est resté caché des heures durant. Nous l’avons rencontré à l’hôpital Sheba de Ramat Gan.
Il revenait d’Amérique du Sud où il avait passé quelques semaines après l’armée. Le pire qui pouvait arriver, pensait-il, c’était une rave party qui tourne au mauvais trip sous acide. Mais c’est la mort et la terreur qui se sont invitées au petit matin du samedi 7 octobre, au Festival de Reïm. J’ai rencontré Gal Levy au cours d’un voyage organisé par le KKL pour permettre à des journalistes de comprendre et de témoigner sur cette journée de barbarie antijuive.
C’est à l’hôpital Sheba, à Ramat Gan, où il est toujours soigné pour ses blessures, que Gal, 24 ans, nous a raconté cette matinée de terreur, la pluie de roquettes, l’assaut du Hamas et la fuite éperdue vers un abri de fortune.
À la bordée d’un bois, il est touché à la jambe par une balle. Il trouve refuge dans une construction sommaire mise en place par l’organisation du festival pour la vente des places de concert. Couché avec d’autres inconnus, dans les cris, la peur et les coups de feu, il se fait un garrot pour sauver sa jambe et sa vie.
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Un terroriste pénètre alors dans l’abri et vole montres, argent et portables.
Par miracle le tueur ne revient pas. Dans l’après-midi, Gal et les autres sont délivrés par Tsahal. Mais près de 200 jeunes ont été massacrés, dont deux de ses amis. Aujourd’hui, il se protège en se tenant loin des informations. Nous reprendrons bientôt de ses nouvelles.
Avant que son téléphone soit volé, il a échangé des messages avec un ami. Il nous a autorisés à les reproduire.
« Où es-tu ? »
« À l’entrée. Là où on distribue les bracelets. On m’a tiré dessus. Je perds du sang. J’ai un trou dans la jambe. J’ai été touché par une balle. »
« Fais un garrot. »
Gal envoie une photo de sa jambe.
« Plus fort. Tourne avec un bâton. »
« C’est fait »
« Il faut presser fort. »
« Je suis en vie. Mais ils tirent tout près. J’ai vraiment peur. J’ai besoin d’aide. »
« J’ai envoyé ta position à mon père, il s’en occupe, reste avec moi s’il te plaît. Sois fort. »
« Nous sommes à l’entrée, 5 personnes. On a besoin d’aide. Il y a un terroriste à 5 mètres de moi. Je ne peux pas répondre au téléphone. »
Aujourd’hui, Gal se protège en se tenant loin des informations. Nous reprendrons bientôt de ses nouvelles.