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Une cause et ses dé-raisons

Face à la barbarie du Hamas, nous avons été aveugles trop longtemps


Une cause et ses dé-raisons
Soldat israélien à la frontière avec Gaza, 24 novembre 2023 © Tsafrir Abayov/AP/SIPA

À une époque, on reprochait au juif d’être sans patrie, et aujourd’hui d’avoir une patrie.


Comment peut-on méconnaître que le Hamas n’est pas seulement un mouvement de libération nationale du peuple palestinien mais un mouvement islamiste issu des Frères musulmans qui a des objectifs déclarés qui vont bien au-delà du remplacement d’Israël par une Palestine musulmane ?

Comment peut-on méconnaître que son idéologie est la même que celle de ceux qui ont perpétré le massacre du Bataclan et tant d’autres dans le monde entier, y compris dans des pays musulmans comme l’Algérie ou le Pakistan ou le Nigéria?

Ignorance

Comment peut-on méconnaître la différence entre des actes d’une barbarie inouïe commis dans le sud d’Israël et une guerre qui fait inévitablement des morts civils, en particulier quand une population n’est pas protégée mais destinée comme le disent les dirigeants du Hamas eux-mêmes, à se sacrifier pour la cause ?

Comment ignorer que les dirigeants milliardaires du Hamas vivent dans des hôtels luxueux au Qatar et que leurs enfants fréquentent les collèges et universités huppés de l’Occident haï ?

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Comment peut-on être aveugle jusqu’à vouloir mettre les protagonistes de cette guerre dos à dos, et pire encore en faisant le compte macabre des victimes réelles ou alléguées ? Et tout cela sans connaître vraiment les aspects historiques, religieux, anthropologues de ce conflit, vécu dans la passion de sentiments personnels et collectifs ignorés des personnes elles-mêmes et instruites par des canaux médiatiques ou autres, partiaux et manipulateurs.

Si le soutien quasi unanime à la cause palestinienne dans le monde arabo-musulman s’explique en grande partie par l’humiliation de la oumma qui n’a pas supporté de voir les juifs soumis redresser la tête, devenir souverains avec un Etat dans une région du monde qui devait être islamique de toute éternité et pire encore être vainqueurs de musulmans dans plusieurs batailles et les dominer, scandale qui ne peut être compris qu’en raison d’une intervention de Shaytan-Satan et de ses alliés, le soutien d’une grande partie de la jeunesse des pays occidentaux totalement ignorante des aspects géographiques, historiques, anthropologiques du conflit peut surprendre.

Dominants / dominés

Pourquoi les efforts permanents d’Israël pour se protéger par la force de cette haine et de ce refus arabe qui dure depuis un siècle au moins sont criminalisés et vus comme une oppression colonialiste et parfois, contre toute vérité, qualifiés de génocide contre le peuple palestinien ? La jeunesse occidentale, éduquée dans les universités mais en réalité ignorante et manipulée par la propagande gauchiste et islamiste, voit ce conflit en termes de petit-grand, puissant-faible et cela lui suffit pour générer chez elle un signal de compassion pour l’opprimé et de haine pour l’oppresseur, une sorte de stimulus qui désarme la raison. La Palestine c’est le faible désarmé et Israël, la figure de tout ce qu’elle déteste. Cette génération est une génération d’enfants gâtés qui ne supporte aucune frustration. Elle hait la violence, la domination, la force et elle s’identifie aux victimes supposées qu’on lui présente habilement.

Jalousies

Par ailleurs, quand des sociétés sont malades, ce qui est le cas aujourd’hui partout dans le monde aussi bien en Occident que dans le monde arabo-musulman, elles ont besoin d’un bouc émissaire et le bouc émissaire à la disposition des cultures chrétiennes et musulmanes a toujours été le juif et chaque fois pour différentes raisons: religieuses, raciales, économiques…

À une époque on reprochait au juif d’être sans patrie, et aujourd’hui d’avoir une patrie. On voulait le renvoyer en Palestine et maintenant on veut le chasser de Palestine. “La Palestine sera libre, de la rivière à la mer”. À la place d’Israël ? Libre de l’islamisme ?

On lui reprochait tout ce qu’il faisait : tour à tour il fut déicide, tueur de prophètes, empoisonneur de puits et propagateur de la peste, usurier, capitaliste, révolutionnaire…

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À peine était-il sorti des ghettos d’Occident et d’Orient qu’on lui jalousait sa réussite intellectuelle et financière afin de le persécuter et de l’exterminer.

On ment aujourd’hui lorsqu’on fait croire à un génocide à Gaza alors qu’il suffit de regarder autour d’Israël les massacres à grande échelle commis par des musulmans sur des musulmans, qui font dix fois plus de victimes qu’à Gaza: 10 000 morts à Gaza et combien au Yémen, en Irak, en Syrie? Des morts civils à Gaza bien sûr. Où sont passés les morts des soldats du Hamas ? On ment sur un apartheid imaginaire en Israël. On se sert de mots qui rappellent la Shoah, génocide, extermination, camp de concentration à ciel ouvert, contre toute réalité… pour stigmatiser encore davantage les juifs. On rappelle le souvenir du ghetto de Varsovie pour décrire le sort des Palestiniens. On nie la Shoah et on clame, sans craindre la contradiction, que les Israéliens font aux Palestiniens ce que les nazis ont fait aux juifs. Le sionisme serait un racisme, un colonialisme… Des mots choisis à dessein pour faire d’Israël le monstre, une saleté qu’il faudra nettoyer un jour ou l’autre. Le bouc émissaire des péchés du monde.

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Essayiste et fondateur d'une approche et d'une école de psychologie politique clinique, " la Thérapie sociale", exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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