Le Mexique est un pays amusant infesté de cactus, plus petit que le Groenland et moins peuplé que le Japon, où le soleil écrasant donne aux hommes la peau rouge et le guacamole aux femmes une silhouette aussi épaisse qu’un poème d’Octavio Paz. Florence Cassez, elle, est une jeune lilloise aux cheveux jaunes, romantique comme une chanson de Francis Lalanne, qui aimait fréquenter des mauvais garçons mexicains. On connait la suite : Florence Cassez est jugée pour complicité dans une nébuleuse affaire de kidnapping, et invitée à passer 60 ans dans une prison. Et la France adore les femmes captives. On leur érige des statues ! On déploie leurs portraits géants sur les frontons des mairies ! On fait des prières collectives en scandant leurs noms de madones : Florence Cassez ! Clotilde Reiss ! Florence Aubenas ! Ingrid Betancourt ! Cassez a même eu ce privilège inouï de voir le facétieux Nicolas Sarkozy lui dédier l’année du Mexique en France.
En outre, Le Parisien nous apprend que Florence Cassez est aussi, à ses heures, une artiste peintre. « A son arrivée à la mi-2006, la prison a organisé un concours de dessin. Et elle a eu un prix pour quelque chose qu’elle a fait à main levée », déclare Bernard Cassez – le père de la captive – à nos confrères. En un peu plus d’un an, l’artiste a produit une quarantaine d’œuvres qui ont été ramenées en France. Et – miraculeuse idée – la mairie du Xème arrondissement de Paris propose en ce moment une exposition des toiles de Florence Cassez… Vous avez aimé « l’innocente victime »© ? Vous adorerez « l’artiste peintre »© !
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !