Mercredi dernier, une rame de la RATP a servi à évacuer des roms illégalement installés en Seine Saint-Denis. Et là… c’est le drame ! Insatisfaits de dénoncer le mélange des genres entre la police et la régie des transports, réquisitionnée pour l’occasion, tout ce que la gauche bourgeoise compte de belles âmes s’indigne.
Vous à qui on ne la fait plus, vous connaissez l’expression pavlovienne, tout de go reprise par Cécile Duflot : l’affaire rappelle « les heures les plus sombres de notre histoire et réveille en nous une monstrueuse évocation ».
Maréchal, nous y voilà ! Les trains transitant par Drancy vers les camps de la mort, la rafle du Vel d’Hiv, le triste rôle de la SNCF dans le convoyage des déportés : le décor est planté. Et le conseiller général communiste de Seine-Saint Denis Gilles Garnier d’évoquer ses « souvenirs d’école ou de cinéma ». A croire qu’après avoir trop longtemps cultivé le révisionnisme stalinien, au PCF, on se repasse en boucle le larmoyant Elle s’appelait Sarah. Ou que la lecture des pensées de Charles Berling et Josiane Balasko a remplacé celle des œuvres complètes de Marx.
Bien malgré eux, ces esprits humanistes nous jettent dans les bras de Claude Guéant, ministre de la parole, pardon de l’Intérieur, qui parlent d’ « amalgames scandaleux » de la part des tenants de Vichy forever.
Sans s’enflammer, deux remarques suffisent à démonter leurs comparaisons déplacées. Primo, comme me le faisait judicieusement remarquer mon confrère Renaud Chenu, « en 1942 on utilisait des trams pour mettre les roms DANS des camps. Aujourd’hui c’est pour les en SORTIR ». Secundo, lesdits roms ne sont ni internés ni voués à l’extermination, la France leur fournit même une indemnité de départ pour qu’ils se réinstallent le moins mal possible en Roumanie et en Bulgarie.
Deux pays où le sort des Roms s’avère nettement moins enviable qu’à Paris ou Montreuil. Mais de ça, on n’entend guère parler chez les indignés précités.
Vérité en deçà des Balkans…
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