Notre chroniqueur a parfois des défaillances dans son système d’exécration universelle : il aime les animaux, le filet de bœuf Wellington et les bons sentiments. Les vrais, pas la guimauve. Il revient pour nous sur le phénoménal succès du film d’Artus, qui a emballé la France entière — sauf Paris. Peut-être pas un hasard, analyse-t-il.
Je n’ai pas de télévision, et j’ignorais complètement qui était Artus. C’est dire que je suis allé voir Un p’tit truc en plus en état de parfaite innocence, perplexe devant le succès phénoménal (près de 10 millions de spectateurs à ce jour) d’un film français qui n’est ni intello, ni franchouillard.
Sur ces millions d’entrées, moins de 10% ont eu lieu à Paris. Les bobos électeurs d’Aymeric Caron, Sophia Chikirou, Sandrine Rousseau et autres grandes consciences n’ont pas eu d’appétence particulière pour un long métrage mettant en scène une bande de handicapés (h aspiré, hé, patates !) dans un décor bucolique et même carrément provincial. Même pas des gosses, de surcroît : des adultes (Ludovic Boul, par exemple, a près de 47 ans), ceux que le système français ignore et laisse à leur famille qui désespère souvent, quand elle ne les abandonne pas tout
