Le contexte des élections régionales favorise mécaniquement la fausse promesse et le projet délirant. Dernière perle en date : le projet que Chantal Jouanno, tête de liste UMP (et accessoirement secrétaire d’Etat à l’écologie, énarque et ex-championne de karaté), a proposé mardi dernier, à quelques encablures du scrutin, la construction d’un monumental et cauchemardesque « pont habité » au-dessus de la Seine pour accueillir des logements étudiants. L’AFP indique qu’il s’agit « de construire sur la Seine, au niveau de Tolbiac, un pont avec 25.000 m2 végétalisés », offrant en dessous, sur deux étages, « 75.000 m2 des services à la personne, des commerces, des logements étudiants et une grande bibliothèque ». Le projet, issu de l’imaginaire débordant de l’architecte Jean Nouvel constitue, selon Mme. Jouanno « une continuité urbaine et végétale qui irait de Jussieu à Tolbiac en passant par le jardin des Plantes et ensuite de Tolbiac jusqu’au bois de Vincennes, en traversant la Seine ». Voici le premier pont de Paris dont la fonction première ne serait pas de nous permettre de traverser sa Majesté la Seine, mais de faire du social-estudiantin. Le public jeune est naturellement visé par l’UMP avec ce projet « fanpharaonesque » qui contribuera encore à la « delanoeisation » tragi-comique de la Capitale. Dans la même veine, et au cours de la même conférence de presse, Valérie Pécresse a sorti de son chapeau un hallucinant projet de résidences étudiantes flottantes. L’Afp précise : « Le projet consisterait à créer sur la Seine, la Marne et les canaux une barge sur laquelle on poserait des cabines de bateau de 15 à 28 m2. » La Seine avait-elle besoin d’une telle débauche de projets électoralistes farfelus ? Je sais une chose : ce soir la Tamise, l’Amazone et le fleuve Amour doivent bien se marrer…
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