La noblesse, ce n’est plus ce que c’était! Le Prince Harry est un roturier dans l’âme, incapable de laver son linge sale en famille.
Nous ne sommes plus à l’évidence au Théâtre du Globe, et que les Windsor s’entretuent devant la terre entière n’en fera pas des héros shakespeariens. L’impudeur du couple de « rebelles » à qui l’exhibition planétaire de ses tourments intimes rapporte énormément d’argent, donne en revanche raison à Antonin Artaud constatant qu’à notre époque, tragique entre toutes, « personne n’est plus à la hauteur de la tragédie »[1]. On ne leur en demandait d’ailleurs pas tant, à ces héritiers pleurnichards, mais on était en droit d’espérer qu’appartenant (au moins par alliance) à la vieille noblesse ils se comporteraient dignement, comme on l’attendrait d’ailleurs de n’importe quel être humain moins titré : un peu de tenue, par pitié ! C’en est même à ce point d’indécence que les snobs, jadis raillés pour être « sans noblesse » (sine nobilitate), font figure d’aristocrates dès lors que des nobles se comportent de façon aussi ignoble. Car le snobisme, assumé comme tel, implique un sens de l’esthétique et un souci de soi interdisant qu’on se vautre dans la fange : snobs et dandies, même combat ! On imagine aisément Baudelaire éructant devant ce déballage de turpitudes royales et familiales, lui qui s’inquiétait déjà de ce que l’amour immodéré de l’argent
