Quand on traite le milliardaire en parasite et en exploiteur, quand on lui prend la moitié de ce qu’il gagne et pas un sou de moins, quand on appelle « cadeau » la moitié qu’on ne lui prend pas, quand on le somme de vivre dans la culpabilité et dans l’expiation du péché, il le prend mal: le riche est susceptible. Il devient alors aigri, hautain et paranoïaque. Déconnecté des réalités, il tente désespérément de fuir ses compatriotes, de planquer son magot, de corrompre les politiques et dans les cas les plus graves, il peut même tomber entre les griffes de gigolos qui l’arnaquent.Le riche est comme ça, il faut savoir le prendre.
Au pays de la jungle ultralibérale, là où l’homme est un loup pour son frère et où les renards ont leurs entrées dans les poulaillers, 40 milliardaires américains ont décidé, à l’initiative de Warren Buffet et sans que personne ne leur demande rien, de donner aux pauvres la moitié de leur fortune.
Ce qu’on ne lui prend pas, et à condition qu’on soit gentil avec lui, le riche le donne. On appelle ça le monde libre.
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