La pâle prestation du Onze tricolore face à la glorieuse Celeste d’Urugay a peut-être une explication. « On ne s’entendait pas sur le terrain ! » a notamment déclaré Yohann Gourcuff à l’issue d’un match verrouillé où l’attaque française a fait preuve de son habituelle inefficacité. Le joueur ne faisait pas allusion à d’éventuelles dissensions au sein de l’équipe mais à ce bourdonnement semblable a celui d’un gigantesque essaim, aussi étrange qu’inquiétant, qui venait des tribunes.
C’étaient les vuvuzelas. Les vuvuzelas sont des instruments à vent, sortes de cornes de brume version zouloue utilisées par les supporters sud-africains. Les cinéphiles auront peut-être reconnu ce bruit obsédant propre aux vuvuzelas: c’est celui qui accompagne les guerriers de Ntshingwayo Khoza taillant en pièces lors de la bataille d’Isandhlwalna , le 23 janvier 1879, les troupes anglaises.
Cette défaite, la plus grande jamais subie par une armée européenne dans une bataille rangée avec des indigènes, a été mise en scène dans L’ultime attaque de Douglas Hickox, film britannique tourné pour commémorer le centenaire de cette déculottée historique. « Je vous avais bien dit que nous n’y étions pour rien ! » a pour sa part commenté le président Hugo Chavez, un instant accusé par certaines rumeurs d’avoir voulu déstabiliser la compétition.
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