« T’es franchouillard jusqu’au bout du béret, mon pauvre vieux »
Il nageait bien, le chef. S’il fallait définir les caractères du Français moyen, le patriotisme bancal, l’autoritarisme de façade, l’étonnement souverain, toutes les petites compromissions du quotidien, les vicissitudes du sous-chef de bureau, une certaine langueur provinciale et les emballements amoureux sans lendemain, alors Pierre Mondy (1925-2012) incarnait sublimement ce héros caricaturé à gros traits chez Lamoureux ou Molinaro. L’acteur était un nageur de combat, prêtant son immense talent aux invisibles et aux oubliés de la République, commerçant ou artisan en indélicatesse fiscale, cadre anonyme et fonctionnaire servile, moine défroqué ou ministre fantoche.
Seigneur discret des planches
Prodigieux d’aisance au théâtre, aussi fluide à la télé qu’au cinéma, sans forcer, sans appuyer, sans michetonner, sans se reposer sur quelques ficelles
