« On va jusqu’au ponton ? »
Oubliez les « double-boucle » de chez John Lobb et les cardigans en vigogne aux couleurs vives, les « double-corona » aux lèvres et la barbe au broussaillement travaillé, Philippe Noiret était un comédien au tempérament méditerranéen. Il s’habillait léger. Il voyageait à l’air libre. Ne vous fiez pas à la panoplie automnale de ce nordiste élevé chez les pères oratoriens et à son taxi mauve garée dans la lande irlandaise ! Chassez de votre mémoire le gentleman-farmer bienheureux en couverture de « Elle », le nonchalant quinquagénaire de ces dames qui réussissait à suspendre le temps de sa voix profonde et pénétrante.
Azuréen anisé
Noiret était un sudiste avé l’accent, Avignonnais de cœur, sept années de suite, il montera sur la scène du TNP de Jean Vilar. Pastaga et bermuda. Noiret était un bouliste non-honteux, un azuréen anisé en bob éponge et en slip de bain, un plagiste
