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Un Bonaparte banquier au service de la France


Un Bonaparte banquier au service de la France
© Frederic de Natal / Kévin Guillot

Faites connaissance avec Jean-Christophe Napoléon, un géant de 1m98


Installée dans la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides, la main dans le corset, revêtue de sa célèbre redingote grise et bicorne sur la tête, la statue de Napoléon Ier jette toujours son ombre tutélaire sur la France. À la veille des commémorations du bicentenaire de sa mort prévues le 5 mai prochain, les nostalgiques du Premier empire et autres passionnés se préparent à honorer une figure de l’Histoire de France qui a laissé de profondes marques dans notre subconscient national. Parmi les invités officiels qui seront présents au sein de cette prestigieuse institution, le prince Jean-Christophe Napoléon, prétendant à la couronne impériale de France qui incarne à la fois l’héritage du Premier et du Second empire.

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Image d’illustration Nicolas HIPPERT / Unsplash

Diplômé de HEC et de Harvard

Il cousine avec toutes les familles du Gotha européen et porte « un patronyme d’avenir » qui renvoie les Français aux plus belles pages de leur « roman national ». Banquier travaillant à la City de Londres, à 34 ans, le prince Jean-Christophe Napoléon est l’actuel héritier de deux empires qui ont transformé le paysage social, économique, militaire et administratif de la France tout au long du XIXème siècle. Ses rares interviews provoquent des émois parmi les nostalgiques de cette formidable épopée, des milliers de bonapartistes convaincus et passionnés, prêts à revêtir les uniformes des grognards de l’Empereur pour réaliser un nouveau « 18 Brumaire ». Diplômé de l’école de commerce HEC de Paris et de l’Université de Harvard, ce géant d’un mètre 98 entend assumer les devoirs de mémoire qui sont les siens, n’exclut pas de « mouiller sa chemise dans le respect des institutions actuelles » si le destin devait frapper à sa porte demain et explique « qu’il a choisi de faire carrière dans le monde des affaires » car « c’est le meilleur moyen de faire ses preuves ».

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« J’ai toujours été fier de porter ce nom. Mais sans vivre dans l’illusion ni dans le passé : je veux être un homme de mon temps » affirmait-il encore récemment au journal Corse Matin. Jean-Christophe Napoléon est un électron libre qui se tient loin des mouvements qui se revendiquent du bonapartisme. Une idéologie qui n’a pas disparu du paysage politique français, qui se décline de gauche comme à droite et dont on n’hésite pas à affubler les présidents de la Vème république dès lors qu’ils montrent un peu d’autoritarisme. Récemment, le journaliste et historien Jean-Christophe Buisson n’a pas hésité à déclarer qu’il y a plus de «  Bonaparte en Emmanuel Macron que de Napoléon ». Qu’ils soient impérialistes ou républicains, les bonapartistes entendent continuer à donner de la voix et souhaitent convaincre leurs compatriotes qu’ils sont désormais une alternative politique crédible. Durant l’Entre-deux-guerres, « l’Appel au Peuple » a eu ses élus à l’Assemblée nationale et ses grands ténors. Un parti qui pourrait renaître de ses cendres sous peu et créer la surprise.

Quelle histoire !

Des bonapartistes, on en retrouve aussi en Corse, lieu de naissance du «  Petit caporal ». Une mouvance qui a fait la pluie et le beau temps sur l’île de beauté durant des décennies, toujours proche de la droite républicaine à qui elle a donné quelques députés.

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Une influence qui a même permis au général de Gaulle de réussir son putsch à Alger en 1958. Même si certains officiers auraient préféré le prince Louis Napoléon, autre résistant et grand-père de Jean-Christophe, en lieu et place de l’homme de « l’Appel du 18 juin »… Libéral et européen convaincu, le prince Napoléon a soutenu Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2007, et reconnait un intérêt pour le président actuel. Tout le contraire de son père, Charles Bonaparte, ancien maire-adjoint d’Ajaccio, qui a renoncé à ses titres et qui a donné sa voix aux socialistes. Lors d’une interview accordée au magazine Point de vue, il y a trois ans, Jean-Christophe avait esquissé un début de programme politique « compétitif et attractif » qui permettait selon lui de ne pas tomber dans le « piège de la démagogie ni céder aux tentations protectionnistes et isolationnistes ». Un mariage en octobre 2019 avec une descendante des empereurs d’Autriche qui avait fait la joie des médias et un communiqué sur la pandémie de Covid-19, depuis plus rien. Le prince se fait discret et désespère ses partisans qui ne savent plus quoi penser de leur Napoléon VII, potentiel « Empereur de la République française ». « Je ne prétends à rien si ce n’est servir la France » rétorque sobrement le prince Jean-Christophe Napoléon qui reste persuadé que « l’héritage Bonaparte est plus actuel et bénéfique que l’héritage royaliste, car directement lié au début de la démocratie et à l’histoire de la république en France ». Quel prince ! Un prince détenteur d’un legs qui continue de se conjuguer au passé comme au présent. Se déclarerait-il disponible si les Français le souhaitaient ?



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Journaliste , conférencier et historien.

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