À l’époque bénie des dieux où l’on décerne le Prix Nobel de la Paix à une Union Européenne en perdition, les victoires cachent souvent de lourds revers. La préparation du congrès socialiste de Toulouse n’échappe pas à cette règle d’airain. Alors qu’on lui prédisait un score bourguibesque, la motion du leader charismatique Harlem Désir n’a recueilli que 68% des suffrages, loin des 80-90% que laissait espérer le ralliement des troupes hamonistes au texte majoritaire Ayrault-Aubry. Les réfractaires de l’aile gauche, emmenés par Emmanuel Maurel, obtiennent plus de 13% des voix, forts du niet des Guedj et Lienemann au traité budgétaire Merkozy-Hollande. Comme quoi, le plat de lentilles des 30 places du conseil national du PS cédées aux hamonistes n’aura pas modéré les ardeurs d’une base militante désespérément indisciplinée.
Divine surprise, la motion « Hessel », dont le texte a été rédigé par le néo-rocardien écologiste Pierre Larrouturou, rassemble près de 12% des votes socialistes. Désormais superstar médiatiquement bankable, le Vieux de la Montagne onusienne recycle ses bons sentiments en capital politique : la semaine de quatre jours, cela en laisse trois pour s’indigner avec le Hamas.
Et la participation ? 50% nous dit-on, signe de la vivacité démocratique d’un parti ultra-majoritaire. Car si Désir est quasi élu d’office à la tête du P.S, souvenons-nous avant de pester que l’UMP n’élisait plus personne sous le dernier quinquennat. Le secrétaire général du parti était alors officieusement nommé par l’Elysée, comme Désir fut préféré à Cambadélis par Hollande. Le changement, c’est maintenant ?
Causeur ne vit que par ses lecteurs, c’est la seule garantie de son indépendance.
Pour nous soutenir, achetez Causeur en kiosque ou abonnez-vous !