En vue des élections libres à l’Est du pays, le premier ministre ukrainien a tenté d’amadouer l’opposition. Une sortie médiatique pas franchement réussie.
L’Ukraine vit un nouveau Maïdan. Depuis le 2 octobre, des milliers de manifestants ont repris la fameuse place de Kiev aux cris de « Non à la capitulation ! » Sur l’ancien épicentre de la révolution orange, nationalistes et vétérans en colère s’opposent aux menées pacifiques du chef de l’État Volodymyr Zelensky. Ce dernier a accepté le principe d’une autonomie future et d’élections libres dans les provinces sécessionnistes prorusses de l’Est, au grand dam d’une partie de l’opinion.
La propagande russe en profite pour nazifier l’Ukraine
C’est dans ce contexte tendu que le jeune Premier ministre Oleksi Hontcharouk, illustre inconnu de 35 ans fraîchement catapulté aux responsabilités par le président Zelensky, s’est retrouvé au cœur d’une polémique comme l’Ukraine en a le secret. À la veille de la fête nationale du défenseur de l’Ukraine, célébrée le 14 octobre, le chef du gouvernement a tenté d’amadouer ses adversaires politiques les plus virulents en se rendant au pub Dockers de Kiev pour assister à une « Veterans Strong Party ».
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Officiellement, il s’agissait d’un simple concert caritatif en faveur de l’hôpital militaire de Kiev organisé par le Mouvement des vétérans de l’Ukraine, sous le patronage du ministère des Anciens Combattants. À y regarder de plus près, l’événement était sponsorisé par l’organisation nationaliste radicale C14, avec la participation du groupe La Hache de Perun, connu pour ses chansons à la gloire de Rudolf Hess. Coup de com raté : les photos du Premier ministre posant fièrement entouré de drapeaux aux symboles païens tendancieux ont fait fureur sur la Toile. Gêné, Hontcharouk a plaidé le malentendu auprès de la communauté juive.
Pour la propagande russe, l’occasion est trop belle de nazifier une nouvelle fois l’Ukraine dont le président est d’origine… juive.