En visite à Halifax, au Canada, le Prince Charles a défrayé la chronique. D’après le Daily Mail, qui n’a pas été démenti, il aurait comparé la politique d’annexion de Poutine en Crimée à celle d’Hitler dans les années 30.
D’après Radio Canada, cette déclaration serait intervenue lors d’une conversation avec Marianne Fergusson, 78 ans, une canadienne d’origine juive polonaise qui a fui son pays natal juste avant la seconde guerre mondiale et qui perdu plusieurs membres de sa famille dans l’Holocauste : « Marianne Fergusson, a déclaré qu’elle avait discuté avec le prince de l’histoire de sa famille et des circonstances qui l’ont conduite à immigrer au Canada. Le prince Charles lui aurait alors dit : « Poutine fait aujourd’hui presque la même chose qu’Hitler », faisant allusion à la récente annexion de la Crimée par la Russie et au comportement de Moscou face à la crise en Ukraine. »
Cette déclaration a provoqué pas mal de remous au Royaume-Uni. Certains, comme le vice-premier ministre Nick Clegg, estiment que Charles a le droit de donner son opinion personnelle, comme tout sujet britannique.
D’autres y voient une violation de l’obligation de neutralité politique des membres de la famille royale. Ainsi le député travailliste Mike Gapes, fait remarquer sur Twitter que « Dans une monarchie constitutionnelle, la politique et la diplomatie doivent être menées par le parlement et le gouvernement » avant de conclure, assez brutalement que « la monarchie est là pour être vue, pas pour être entendue »
Quoique résolument anglophile, je ne suis point Anglais, et me garderais donc bien de trancher sur ce point crucial de doctrine. Mais deux remarques techniques quand même.
Primo, lors des faits historiques des années 30 évoqués par Charles, à savoir l’annexion de l’Autriche puis des Sudètes tchèques par Hitler, le Roi et son Premier ministre furent d’une complaisance lamentable. Heureusement, Churchill vint.
Secundo, il se pourrait que cette assimilation de Poutine à Hitler soit contreproductive. Pour nombre de militants de Secteur Droit ou de Svoboda, la référence à Hitler est élogieuse, ils risquent donc d’être affreusement vexés par cette comparaison.
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