Alors qu’une nouvelle offensive russe est attendue avec le printemps sur le front ukrainien, notre penchant à surestimer les capacités de l’armée russe est de retour. Analyses.
La communauté américaine du renseignement a vu juste. Dès 2021 elle a percé avant tout le monde les véritables intentions russes, à travers ce que Churchill avait appelé « un rempart de mensonges » (« In wartime, truth is so precious that she should always be attended by a bodyguard of lies » « En temps de guerre, la vérité est si précieuse qu’elle doit toujours être protégée par un rempart de mensonges »), c’est-à-dire la dissimulation. En revanche, les spécialistes américains – rejoints sur ce point par presque tous les autres, y compris chinois – se sont lourdement trompés en surestimant les capacités militaires de la Fédération de Russie. Même s’il est vrai qu’il vaut mieux surestimer que sous-estimer l’adversaire, cela reste une erreur, reconnue par les Américains. À leur décharge il faut dire que Poutine lui-même a surestimé ses forces armées ! On peut ajouter un effet de projection (les Russes auraient dû apprendre de leurs erreurs en Géorgie en 2008, comme nous l’aurions fait à leur place) et une longue tradition (pendant la Guerre froide, l’Occident a systématiquement surestimé le renseignement et le matériel des Soviétiques, ce qui explique par ailleurs la surprise de la chute de l’URSS).
Un soi-disant rapport du Mossad
Ces dernières semaines, malgré
