C’est fait : les travaillistes israéliens entreront donc dans la coalition de Netanyahou en échange, principalement, du maintien de leur chef, Ehoud Barak, au ministère de la Défense. Déjà, pendant et après le vote des militants sur ce ralliement, l’événement ressemblait un peu trop à une pièce de théâtre mal ficelée. Avant le scrutin, la moitié des députés de cette formation déplumée par la Bérézina des législatives avait fait son choix : pour la vielle garde sociale-démocrate, gouverner avec Netanyahou relevait du suicide politique et les bancs de l’opposition étaient le seul endroit souhaitable pour se refaire une santé politique. Après leur défaite, les réactions des opposants à l’entrée au gouvernement mardi avaient l’air d’être jouées. Chacun a fait comme s’il interprétait un rôle en faisant le service minimum et sans beaucoup de conviction. C’était bizarre. Et puis, le hasard a fait que deux jours plus tard les journaux ont parlé d’un raid de l’aviation israélienne au Soudan visant un convoi de trafiquants d’armes en route vers les dépôts du Hamas à Gaza. Il est maintenant évident que le débat politique israélien est totalement faussé. Des combinaisons secrètes se nouent sous les yeux du public, mais les acteurs ne peuvent bien évidemment pas en parler, dans un pays où le secret défense a encore cours. Vis-à-vis des électeurs, on joue la comédie pour essayer de légitimer un casting gouvernemental destiné à faire face à ce que les Monthy Python auraient raisonnablement qualifié de « something completely different ». Cette union nationale bizarroïde ne peut signifier qu’une seule chose : ça va chauffer. Si vous aviez prévu de passer vos vacances de Pâques à Téhéran, un bon conseil : annulez !
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