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Multiplication des radars privés en Bretagne

Une révolution armoricaine


Multiplication des radars privés en Bretagne
© Marcel Mochet/ AFP

La société Mobiom donne la chance à ceux qui le veulent de flasher tout ce qui bouge.  Une énième insulte aux automobilistes bretons.


L’uberisation de la société prend un nouveau visage en Bretagne.

Ouest-France nous apprend en effet l’arrivée de radars privés dans la belle province. Grâce à cette merveille de technologie, chacun sera bientôt en mesure de flasher sa belle-mère pour assurer la sécurité routière. Moyennant « un salaire annualisé de 22 000 euros », les amoureux de la conduite vertueuse pourront piloter des Ford Focus grises et marauder sur les routes indiquées à l’avance par la société Mobiom. La nuit, le jour, le week-end, les jours fériés, qu’il pleuve ou qu’il pleuve (nous restons en Bretagne…), les stakhanovistes du radar privé n’auront pour tâche que de conduire leur véhicule. Ils ne sauront même pas qui est verbalisé, les PV étant envoyés directement au Centre national de traitement des infractions de Rennes.

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Attention, quand Breton fâché…

Jusqu’ici testé en Normandie, le radar privé prend ses quartiers sur une terre farouchement attachée à la liberté de circuler sur les routes. Par mesure de précaution, on conseille aux innocents propriétaires de Ford Focus grises de s’organiser en minorité « stigmatisée » pour assurer leur défense.

Dans ce contexte tendu, une jacquerie des automobilistes bretons n’est pas à exclure. De Brest à Ancenis, la colère gronde. D’autant que, la loi LOM (orientation des mobilités) votée l’automne dernier a fait naître une nouvelle pomme de discorde : des péages sur les routes à grande vitesse ! Désormais autorisée par la loi, la mise en place de ces péages mettrait fin à la gratuité des quatre voies bretonnes, privilège d’abord conquis par Anne de Bretagne. De quoi déclencher un mouvement type Bonnets rouges en plus méchant. Jusqu’à nouvel ordre, la péninsule reste un îlot de gratuité autoroutier comme elle l’est depuis les années de Gaulle, à la suite d’un accord tacite entre l’assemblée de notables du Celib (Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons) et le Front de libération de la Bretagne, mouvement clandestin responsable de centaines d’attentats. Quand Bercy taxera les autoroutes bretonnes pour remplir les caisses, l’Armorique s’éveillera…

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Février 2020 - Causeur #76

Article extrait du Magazine Causeur




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