À quand une statue en or de Némo place du Trocadéro ?
Qui a dit qu’islam et canins faisaient mauvais ménage ? Au Turkménistan, pays à très large majorité sunnite où la religion est contrôlée d’une façon soviétique, le président Gurbanguly Berdymukhamedov a fait ériger une statue géante dorée, de six mètres de haut, représentant un « alabaï », son chien favori.
Berger d’Asie centrale et ami des nomades, le canin bombe majestueusement le torse au centre d’Achgabat, la capitale du pays. Le « Protecteur » du Turkménistan s’était déjà offert une statue dorée de lui-même, de 21 mètres de haut, en 2015. Maintenant, son meilleur ami reçoit le même privilège. L’alabaï est un « symbole de réussite et de victoire », a argué son tout-puissant chef d’État, qui s’est déjà fait filmer en train de soulever un long haltère doré et de réparer des voitures. Il y a trois ans, il brandissait fièrement Fidèle par la peau du cou, un alabaï chiot qu’il offrit à Vladimir Poutine pour son 65e anniversaire. L’intéressé sembla sincèrement ému. Et pour cause, il est lui aussi mordu de canins au point d’avoir offert un terrier noir à Hugo Chavez en 2012.
Le chien, animal préféré des hommes avides de pouvoir ?
Le chien apprivoiserait-il les hommes avides de pouvoir ? Le toutou favori de Staline fut un épagneul dénommé Mila, offert par la reine des Pays-Bas. Mais nul besoin de remonter jusque-là : en juin dernier, Emmanuel Macron a dévoilé sur son compte Twitter des clichés de son labrador Némo, « recueilli avec Brigitte en août 2017 », a-t-il précisé. Un possible sujet de conversation pour une hypothétique rencontre avec Gurbanguly Berdymukhamedov. Une statue en or de Némo sur la place du Trocadéro, voilà qui redorerait le blason présidentiel auprès des défenseurs des animaux.