Accueil Culture « Tully »: nous sommes tous égaux, et puis il y a Charlize Theron

« Tully »: nous sommes tous égaux, et puis il y a Charlize Theron

Monstrueusement sublime en mère de famille au bord de la crise de nerfs


« Tully »: nous sommes tous égaux, et puis il y a Charlize Theron
Charlize Theron dans "Tully" de Jason Reitman (2018). SIPA. Shutterstock40650243_000001

Dans Tully, le dernier film du réalisateur de JunoCharlize Theron est, encore une fois, monstrueusement sublime…


Rappelez-vous. La dernière fois que vous l’avez vue, c’était dans Atomic Blonde. Où elle était radicalement belle, même couverte d’ecchymoses qu’elle soignait plongée dans un bain plein de glaçons et sirotant une vodka — un double on the rocks, si je puis dire…

Mais un peu avant, elle tenait la vedette dans Mad Max Fury Road, boule à zéro, le visage taché de suie, de poudre, de sueur, un œil au beurre noir, amputée d’un bras…

Encore avant, elle avait décroché un Oscar pour un rôle de tueuse en série, dans Monster — elle avait pris 30 kilos tout exprès, et s’était fait infiltrer du collagène dans le visage pour devenir Aileen Wuornos, exécutée en 2002 en Floride pour une série impressionnante de meurtres…

Et la voici dans Tully, de Jason Reitman (remember Juno ?), où elle joue le rôle d’une mère de famille, Marlo, affligée d’un mari qui passe ses nuits, près d’elle, à tuer des morts-vivants sur sa console, d’une gamine peu douée, d’un fils hyper-actif qu’il faut brosser comme un cheval, chaque soir, pour qu’il consente à se coucher, et elle vient d’accoucher d’une gamine qui hurle sans cesse… Elle a pris 20 kilos pendant sa grossesse (et pour le film), et elle n’a pas l’air de vouloir les perdre…

Toujours plus Charlize Theron…

Et elle reste sublime. Le cinéma, c’est ça aussi. Nous, on fréquente des baleines bardées de capitons, elle, elle explique qu’elle a des varices dans ses varices, et on la trouve exquise.

Bref, Marlo s’offre une dépression post partum que je vous dis que ça. Alors on lui offre une nounou de nuit — une profession qui déjà vous fait dresser l’oreille, hein… C’est elle, la Tully du titre. Mackenzie Davis.

Une fille tout aussi exquise, un mixte de Charlize Theron et d’Uma Thurman (nous ne sommes pas tous égaux, il y a Charlize Theron, il y a aussi Uma Thurman), une Canadienne déjà vue dans Blade Runner 2049, qui se retrouve ici face à Charlize dans ce qui paraît être un passage de témoin — comme Robert Redford faisait semblant de passer le témoin à Brad Pitt dans Spy Game, si vous vous souvenez. Une nounou qui l’envoie dormir, car elle a fait de la psychanalyse jungienne et cite Samuel Pepys, ce qui a fait tiquer le critique du Figaro, Eric Neuhoff : il n’a pas dû repérer que c’était Marlo / Theron qui avait fait des études de littérature anglaise, et que cette référence savante Samuel Pepys était un indice, parmi d’autres, tous semés afin de préparer… Arrête, Brighelli ! Ne dis rien !

Ce qui m’a beaucoup amusé, c’est d’imaginer le discours qu’auraient tenu les médias si c’était une femme qui avait signé ce film…

>>> Lisez la suite de l’article sur le blog de Jean-Paul Brighelli <<<

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Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.

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