Tucker Carlson aurait très bien pu ne pas être là. Il n’a posé aucune question sensible hier soir dans le premier entretien accordé par Vladimir Poutine à un média américain depuis le début de la guerre qu’il a déclenchée en Ukraine. Analyse.
C’est peu dire que l’entretien de Vladimir Poutine avec l’ancien animateur vedette de Fox News Tucker Carlson était attendu. Annoncé à grands renforts de publicité sur X-Twitter par un Elon Musk ravi de son coup, ce déplacement de la droite américaine à Moscou a pourtant accouché d’un résultat aussi décevant que prévisible.
Très célèbre aux Etats-Unis, Tucker Carlson y a longtemps été considéré comme l’un des meilleurs intervieweurs et éditorialistes de sensibilité conservatrice. Entre 2016 et 2023, au plus fort des années Trump, il présentait le Tucker Carlson Tonight, l’une des émissions les plus populaires de Fox News où il fut engagé à la demande expresse de la famille Murdoch. L’an dernier, courroucé par des relations de plus en plus tendues avec ses anciens employeurs, le natif de San Francisco a claqué la porte de la Fox pour lancer sa propre émission indépendante sur X-Twitter à la suite du rachat du réseau social par le milliardaire Elon Musk, aux opinions relativement proches de la tendance MAGA (Make America Great Again) au sein de laquelle Carlson est toujours populaire.
Fenêtre d’opportunité pour Moscou
Qu’une telle figure de la droite américaine aille en Russie au plus fort de la guerre en Ukraine a donc suscité des réactions diverses, la plupart des soutiens de Poutine se réjouissant ouvertement de cette apparente normalisation et du temps de parole qui allait être donné au président russe pour exprimer ses vues. Il faut bien dire que le soutien à l’Ukraine est un enjeu crucial de plus en plus discuté aux Etats-Unis, où des divergences semblent se faire partiellement jour entre
